La mobilisation reprend chez les agriculteurs savoyards. Ce jeudi 22 février, plusieurs d'entre eux se sont rejoints dans des supermarchés et hypermarchés. Lancée par les syndicats, ces action coups de poing pointent la concurrence des produits étrangers. Un moyen de faire pression avant l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
Les agriculteurs ne décolèrent pas. Et la mobilisation se poursuit. Dès 10 heures, ce jeudi 22 février, plusieurs producteurs se sont rejoints au Carrefour de Bassens, près de Chambéry (Savoie). Tous viennent vérifier l’étiquetage des produits, et leur provenance. Le but affiché : maintenir la pression sur les grandes surfaces.
"Il faut lutter contre la concurrence déloyale", explique Fabien Petit-Roulet, président des Jeunes Agriculteurs de Savoie, organisateur du mouvement avec la FDSEA départementale. Raisins du Pérou, poires du Portugal... Eux ciblent les produits venant de l’étranger.
"On met des étiquettes vertes pour les produits de France, des étiquettes rouges pour ceux qui viennent de loin. C’est pour marquer le coup. Nous ne sommes pas rémunérés à notre juste valeur. Il faut sensibiliser les clients pour manger français".
En plus de cet hypermarché, trois autres GMS (Grandes et Moyennes surfaces) de Savoie et Haute-Savoie sont ciblées par les manifestants : le Géant Casino à Annemasse, ainsi que les E.Leclerc de Tournon et de Cran Grevier.
C’est une spirale infernale avec la grande distribution.
Fabien Petit-Roulet, président des Jeunes Agriculteurs de Savoie
"Ce sont des centres que nous avons identifiés, et qui ne jouent pas le jeu. Ces géants ne respectent pas les produits locaux", ajoute Fabien Petit-Roulet. "C’est une spirale infernale avec la grande distribution. Avec nos restrictions, nos charges, l’inflation, il faut être rémunéré comme il faut dans ces GMS".
Ne rien lâcher
Au total, une centaine de manifestants ont répondu à l’appel lancé par les syndicats. Une énième mobilisation, après le mouvement des agriculteurs, initié début janvier. Des actions qui s’inscrivent dans "une série de blocages et de coups de pression cette semaine dans nos départements", rappelle Bernard Mogenet, président de la FDSEA des Savoies.
Il est présent ce matin au supermarché Leclerc de Cran-Gevrier (Haute-Savoie). Dans son viseur : la loi Egalim, pas assez respectée par les grandes surfaces. "Nous avons parlé avec le responsable, il nous dit qu’il fait de son mieux, qu’il essaie de travailler avec des producteurs locaux. Mais pour nous, c’est insuffisant".
Ces exploitants rappellent également les actions de blocage, notamment au niveau de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), près de Lyon. Depuis mercredi 21 février, les agriculteurs font barrage autour des zones industrielles en lien avec la grande distribution. Un moyen de rappeler leur colère avant le lancement du Salon International de l’Agriculture, qui ouvre ce week-end.
"Ces actions dans les rayons aujourd’hui s’inscrivent dans notre mobilisation cette semaine. Il faut rappeler aussi au gouvernement qu’il faut des solutions urgentes. Nous en avons eu quelques-unes, mais ça ne suffit pas. Il faut aller plus vite", réclame Bernard Mogenet. Malgré les annonces de Gabriel Attal avec un nouveau plan, les productions vont investir encore le terrain savoyard.