Le centre hospitalier de Chambéry nous a ouvert les portes de son service pneumologie. C'est là qu'après une longue réanimation, les patients malades du Covid sont transférés pour récupérer et entamer leur rééducation. Un service crucial, donc. Mais qui n'a jamais été débordé par le coronavirus. 

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Ils ne sont plus qu'une dizaine. Au service pneumologie de l'hôpital de Chambéry, les patients malades du Covid se comptent désormais sur les doigts des deux mains. Ils étaient une bonne trentaine il y a encore une semaine de cela. "Le pic, chez nous, a été atteint vers le 13 avril, depuis le nombre de patients décroit régulièrement" explique le Docteur Eric Kelkel, chef du service pneumologie. Seuls les patients atteints du cancer n'étaient plus accueillis en pneumologie, par sécurité et parce qu'ils sont par définition plus fragiles. Pour eux, le service oncologie et l'unité post-urgences ont alors pris le relais. 

Mais à Chambéry, le plus dur de l'épidémie est bel et bien passé. Sur l'ensemble de l'hôpital, tous secteurs confondus, une soixantaine de malades est recensée. C'est presque moitié moins que début avril.  

Une excellente nouvelle, donc. D'autant que la "pneumo" est un rouage essentiel dans la prise en charge des patients Covid. C'est ici, notamment, que les malades viennent récupérer et entamer une longue et fastidieuse rééducation après un séjour en réanimation : "En moyenne, ils restent huit jours chez nous après avoir passé deux ou trois semaines en "Réa", ensuite les patients rétablis rentrent chez eux et ceux qui ont encore besoin d'aide rejoignent les SSR, les soins de suite et de réadaptation", explique le Docteur Kelkel. Les SSR, un service spécialement crée lors de la pandémie et surtout destiné aux patients âgés. 


En pneumo, donc, les patients retrouvent peu à peu leur vie d'avant. Les contacts téléphoniques avec les familles. Mais surtout, leur mobilité. Cyril Gros, le Kiné, veille au grain et les fait travailler chaque jour selon leurs capacités et leur état de forme. Car, c'est une particularité de la maladie, les patients atteints par le Covid demeurent particulièrement instables d'un jour sur l'autre. 

Voilà pourquoi les exercices sont toujours, au moins dans un premier temps, extrêmement simples à première vue : quelques montées de genoux, quelques flexions et, parfois, un peu de squats. Des exercices systématiquement effectués sous surveillance : la saturation en oxygène et le pouls sont scrutés en temps réel par le Kiné. 
 

Alors, même désintubés, certains patients doivent encore recourir à l'oxygène tant la maladie est éreintante pour eux et pour leurs capacités pulmonaires. Quelques-uns garderont peut-être même des séquelles. Même si, pour l'heure, les médecins n'en sont qu'au stade des hypothèses. "Ce qui est certain, en revanche, c'est que nous ferons un bilan à six mois avec tous les patients passés par notre service", explique toutefois le Docteur Eric Kelkel.

Des séquelles qui peuvent aussi être pyschologiques. Et donc, normalement, temporaires. La réanimation, le coma et l'intubation sont des épreuves traumatisantes. Surtout lorsqu'elles durent longtemps, comme dans le cas du Covid. En "pneumo", comme en "réa", une psychologue est donc à la disposition des patients. Pour les écouter. Les réconforter. "Cette écoute aide réellement les malades. Ils ont besoin de parler, d'être rassurés. Ils souffrent souvent de cauchemars. Ce sont les angoisses de mort qui refont surface. Ainsi que la peur de rattraper le virus une fois sortis d'ici", explique Magali Berrux. 
 

La Savoie, globalement, a été moins impactée par le Covid que bien d'autres départements. Jamais débordé, l'hôpital a pu bénéficier des premiers retours d'expérience des établissements du Grand Est, touchés plus tôt.  A tel point qu'en pneumologie, les patients ont toujours pu bénéficier de chambres individuelles. Un confort rare dans les hôpitaux français. 
 

 

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