La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Chambéry a confirmé jeudi 16 février 2017 le renvoi devant les assises d'une aide-soignante, soupçonnée d'avoir empoisonné 13 pensionnaires d'une maison de retraite près de Chambéry (Savoie), dont 10 mortellement, a-t-on appris auprès de la Cour.
Ludivine Chambet est en prison depuis sa mise en examen le 12 décembre 2013 pour avoir administré des cocktails de médicaments psychotropes à des octogénaires de l'établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Le Césalet, à Jacob-Bellecombette (Savoie).
Son avocat avait fait appel de l'ordonnance de mise en accusation du 4 novembre qui la renvoyait devant les assises.
L'affaire avait démarré fin novembre 2013 quand une pensionnaire de plus de 80 ans avait brutalement sombré dans le coma, avant de décéder deux jours plus tard. Des analyses toxicologiques avaient révélé un taux anormal de psychotropes, qui ne lui étaient pas normalement prescrits, et la direction du centre hospitalier de Chambéry avait alerté la justice.
Après la découverte du premier empoisonnement, les médecins avaient identifié "deux ou trois cas" similaires intervenus dans les semaines précédentes et avaient alerté la police. Puis d'autres cas avaient été révélés par l'enquête et par les aveux de l'aide-soignante, qui a toujours dit vouloir "soulager" les gens, sans jamais parler d'euthanasie.
La jeune femme, qui était employée depuis un an et demi dans l'Ehpad au moment de son arrestation, avait été très affectée par la mort de sa mère à l'été 2013.