Gabi habite depuis 20 ans à Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie. Originaire d'un village roumain proche de la frontière avec l'Ukraine, il a organisé une collecte et un convoi humanitaire pour faire don de biens de première nécessité aux réfugiés ukrainiens.
Gabi tient un magasin dans le centre-ville de Saint-Jean-de-Maurienne en Savoie. Originaire de Roumanie, il est venu en France il y a vingt ans. Mais sa famille habite toujours dans une ville située à 15 km de la frontière ukrainienne.
Alors, Gabi a choisi de monter une opération humanitaire. Il a invité ses clients et les habitants de Saint-Jean à faire don de vêtements et de produits hygiéniques pour les femmes et les enfants qui composent la majorité du flux de réfugiés ukrainiens. Pendant quinze jours, les Mauriennais ont donné. Si bien, que Gabi a pu remplir trois utilitaires de marchandises.
En tout, ils sont six personnes à avoir pris la route pour la frontière ukrainienne vendredi dernier. Après plus de 2 000 kilomètres de route, ils sont arrivés ce lundi matin sur place. "En Roumanie, on a pris que des routes nationales. Tu avances à 30 km/h, c'est un peu galère. Tu fais 500 km en 15 heures", soupire Gabi, mi- fatigué, mi- amusé.
"Ils ont la télé et tout ce qu'il faut"
Mais ils ont réussi à parvenir jusqu'à la zone de déchargement. "Tu ne peux pas décharger n'importe où, sinon ça serait vraiment le bordel. Il y a des centres de collectes où les camions sont déchargés. Ensuite, les marchandises sont triées et des Ukrainiens chargent leurs propres camions pour aller en Ukraine", raconte Gabi.
Cet homme âgé d'une quarantaine d'années explique avoir été impressionné par la bonne organisation du centre d'accueil pour réfugiés. "Quand ils arrivent à la frontière, ils sont pris en charge par le service d'immigration roumain. Les réfugiés sont logés dans un camp avec des tentes chauffées. Ils ont la télé et tout ce qu'il faut. C'est bien ce qui a été fait pour eux", témoigne Gabi.
Dans cette région transfrontalière entre la Roumanie et l'Ukraine, la situation est calme pour le moment. Les combats qui déchirent le sud et l'est de l'Ukraine sont encore loin. Mais les gens sont inquiets. "Ils ne savent pas à quoi s'attendre".
Déjà 6 000 réfugiés ont franchi le poste-frontière de la région. Ils sont actuellement une centaine à être logés dans le camp fait de toiles de tente. Les autres ont poursuivi leur chemin ailleurs : vers le sud de l'Europe pour beaucoup qui ont de la famille en Espagne et en Italie.