En grimpant une falaise, il découvre un bébé chouette dans une cavité : plusieurs voies d'escalade fermées en Savoie

Alors qu'il escaladait une falaise en Savoie, un grimpeur a fait une rencontre inattendue. Il a pris appui dans une prise où se trouvait un nid occupé par un oisillon chouette hulotte, une espèce protégée. Le grimpeur a aussitôt alerté le parc naturel des Bauges et des voies d'escalade ont été fermées pour préserver l'intégrité de l'oisillon.

Un grimpeur de sortie sur une falaise du massif des Bauges a fait une rencontre inattendue à flanc de falaise. Alors qu'il escaladait une voie du site des Garins dans le massif des Bauges, Alexandre Renoir a mis malencontreusement la main dans une prise où se trouvait un nid de chouette hulotte, le 19 juin dernier.

À l'intérieur de la cavité se trouvait un oisillon de cette espèce protégée : "La falaise en question est découpée en deux parties. C’est en grimpant sur une voie tout juste rééquipée mais pas escaladée depuis des années, que j’ai découvert l’oisillon. J’étais déjà venu sur cette voie l’hiver passé mais il n’y avait pas de chouette. Là, un oisillon occupait un trou de 40 centimètres de diamètre et de 60 centimètres de profondeur", explique Alexandre Renoir.

"Le trou est bien visible depuis le bas de la paroi. C’est une prise que l’on est obligée d’emprunter pour franchir un passage. J’ai mis la main dans le trou, ça a été une vraie surprise. L'oisillon était bien au fond du trou, poursuit-il. Je suis immédiatement redescendu et j'ai quitté la voie."

Une fois à terre, le grimpeur, également président du club d'escalade de Bauju, a contacté le Comité territorial de Savoie et le parc naturel régional des Bauges. Quatre voies ont alors été fermées sur le site des Garins, considéré comme le plus important site d'escalade du massif, avec quelque 110 voies.

Un dispositif de protection

L'objectif de la mesure : permettre à l'oisillon de se développer correctement avant son envol. "Ça arrive ponctuellement que des chouettes se nichent dans des falaises, mais c'est tout de même assez rare", raconte Adrien Lambert, coordinateur pour la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en Savoie.

"C'est une espèce protégée de nature assez craintive. De plus, les parents effectuent des aller-retours quotidiens, non seulement pour défendre le nid, mais aussi pour nourrir l'oisillon avec des micro-mammifères, comme des souris ou des mulots. Ils peuvent se montrer assez agressifs à l'approche de leur nid", indique-t-il.

Deux autres œufs ont été retrouvés dans la cavité. Mais ces derniers ne devraient pas éclore. Seul l'oisillon fait donc l'objet d'une surveillance toute particulière. En plus de la fermeture des voies, un piège photo a été installé pour suivre l'évolution de la nichée et des panneaux de sensibilisation ont été installés à proximité.

"Le comportement du grimpeur est à saluer. Il illustre la bonne cohésion entre un sport outdoor et le bon développement de la biodiversité. Ça montre qu'il est possible de concilier des activités sportives avec la préservation de la faune", se réjouit Adrien Lambert.