A Saint-Martin-la-Porte (Savoie), le Premier Ministre a inauguré le tunnelier qui excavera la galerie de base de la future LGV Lyon-Turin.
Il a d’abord réagi à la polémique sur le dispositif de sécurité à Nice lors du 14 juillet jugeant "insupportable" la remise en cause de l’Etat, puis à Saint-Martin-la-Porte, ce jeudi, Manuel Valls est descendu sous terre inaugurer l’engin qui va creuser les 9 premiers km du tunnel de base de la future LGV.
"C'est un lieu incroyable" a réagi le Premier Minsitre "un lieu où le génie des hommes, des ingénieurs qui sont impliqués dans ce projet est révélé dans cette cathédrale, cette immense grotte".
2,2 milliards d'Euros, la part de la France
Au cours de cette visite qui a duré environ 1h, Manuel Valls a aussi détaillé l'engagement de l'Etat dans ce projet. Il représente 2,2 milliards d'euros soit 25% de l'investissement total. Pour les financer, la création d'un fond spécial a été annoncé. Il sera notamment alimenté par les résultats des tunnels routiers du Mont-Blanc et du Fréjus.Reportage de Jean-Christophe Pain, Yves-Marie Glo et Mélanie Ducret.
Cinq ans de travaux
Sous le Mont-Cenis, "Federica" constituera le premier tronçon du futur tube sud du tunnel transfrontalier de 57,5 km devant relier la France à l'Italie. Des travaux qui selon la société du Tunnel euroalpin Lyon-Turin (Telt) permettront de mieux connaître un secteur à la géologie délicate.Côté français, cet ouvrage complétera un ensemble de galeries, descenderies et autres accès au tunnel transfrontalier déjà opérationnels. Les travaux dureront 5 ans.
Sur le versant italien, la galerie de reconnaissance dite de la Maddalena a déjà atteint 5.300m sur les 7.500 prévus au total.
Selon Matignon, le "nouveau tunnel du Lyon-Turin permettra de faciliter les échanges entre la France et l'Italie et de promouvoir le report modal de la route vers le fer pour le transport de marchandises. Il contribuera à l'amélioration de la qualité de l'air dans les vallées alpines et à la préservation du climat, conformément aux objectifs de la COP 21".Faciliter les échanges entre la France et l'Italie
Une ligne très contestée
Mais ce projet a aussi de nombreux opposants qui se sont encore manifestés aujourd’hui. "Nos associations sont en colère" a réagi le Porte-parole de la Commission Internationale de la Protection des Alpes qui estime qu'il faut en priorité développer les infrastructures existantes pour agir maintenant et ne pas attendre les 30 ans nécessaires à la construction de la liaison ferroviaire Lyon-Turin.
"Plutôt que d'inaugurer un tunnelier" explique Marc Pascal, "nous aurions aimé que le Premier Ministre inaugure une plateforme de chargement sur les trains à Ambérieu ou à Dijon. Cela permettrait de diminuer considérablement la pollution dans les vallées de l’Arve, de la Maurienne et de la Cluse de Chambéry".