Guerre en Ukraine : "C'est monté crescendo", l'équipe de France de skicross va être rapatriée en urgence de Russie

En Russie depuis trois jours pour une étape de Coupe du monde, l'équipe de France de skicross a été témoin des tensions grandissantes entre son pays hôte et l'Ukraine. L'entraîneur français Thomas Frey revient sur ces dernières heures et le rapatriement de son équipe prévu ce samedi 26 février.

Ce devait être une journée d'entraînement anodine sur le circuit de la Coupe du monde. Mais, la récente escalade des tensions et le début des conflits en Ukraine ont tout chamboulé. L'équipe de France de skicross, de passage en Russie à Sunny Valley, a vécu les décisions politiques de Vladimir Poutine de l'intérieur du pays.

"On est venus directement de Chine après les Jeux olympiques avec toutes les équipes", explique Thomas Frey, l'entraîneur des différentes équipes françaises. Cela faisait quelques jours que le clan tricolore était installé dans la région de l'Oural.

"La télévision et les informations locales n'évoquent pas les conflits. Il n'y a pas vraiment de signe de cette actualité. Je me suis réveillé hier (jeudi, ndlr) et j'ai vu les informations sur Internet. Les sites français restent accessibles. En voyant cela, j'ai eu un petit moment de panique", se souvient l'ancien professionnel.

Un départ acté en quelques heures

Avec son staff, il décide de ne pas alerter ses athlètes de l'avancée des conflits. Ils tentent de former une "petite bulle pour les préserver, les garder focus sur la course". Des différents postes militaires bombardés, de l'exode de milliers d'Ukrainiens ou des avancées des troupes russes sur le territoire : les skieurs n'en sauront pas grand-chose.

Mais la situation s'aggrave au fil des heures : "Ils ont finalement été tenus au courant de la situation. On a donc commencé à avoir des réunions avec les équipes des différents pays. L'opinion était commune. Peu de pays voulaient concourir." Très vite, l'Australie et la Grande-Bretagne prennent une décision catégorique et figurent parmi les premiers à quitter le site de Sunny Valley.

Ce n'est pas évident de prendre cette décision. On est conscient que l'organisation locale subit les décisions politiques de son pays. Mais c'était inconcevable de faire une Coupe du monde dans cette situation.

Thomas Frey, entraîneur de l'équipe de France de skicross.

"L'après-midi était chargée en réunions, mais aussi en émotion. C'est monté crescendo. Plus ça avançait, plus c'était tendu. Certains skieurs étaient plus touchés que d'autres", explique Thomas Frey. "Chaque fédération a décidé d'agir de son côté. L'organisation locale et la FIS n'avaient pas encore fait le choix d'annuler la course."

Vers 22 heures, le couperet tombe pour les Français. La FFS décide de rapatrier en urgence ses athlètes engagés en Russie. Toutes les fédérations font le même choix. "Ce n'est pas évident de prendre cette décision. On est conscient que l'organisation locale subit les décisions politiques de son pays. Mais c'était inconcevable de faire une Coupe du monde dans cette situation. Nous n'avons pas peur pour notre sécurité, mais nous n'avons juste plus envie de participer à ça."

La course, elle, n'est pas annulée dans un premier temps. Des tours de qualification ont eu lieu tôt ce vendredi matin, avec uniquement des skieurs russes au départ. Mais, dans "l'intérêt d'une compétition équitable", le jury de la Coupe du monde de ski cross a décidé d'annuler l'épreuve en milieu de matinée.

L'entraîneur précise que l'organisation a tout fait pour faciliter le retour de l'équipe en France. Mais le chemin va être long. Toujours sur place, elle doit quitter le site en milieu d'après-midi et devraient arriver à l'aéroport de Moscou vers 22h30, ce vendredi. Les athlètes dormiront dans l'aérogare. Ils rejoindront la France ce samedi, dans la matinée.

"Après une consultation étroite avec les parties prenantes, la FIS a décidé que, dans l'intérêt de la sécurité de tous les participants et pour maintenir l'intégrité de la Coupe du monde, toutes les épreuves restantes de la Coupe du monde prévues en Russie d'ici la fin de la saison 2021-2022 seront annulées ou déplacées à un autre endroit", indique un communiqué de presse de la Fédération internationale de ski.

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