L'équipe de France de biathlon s'apprête à jouer à domicile au Grand-Bornand, du 15 au 18 décembre, à l'occasion d'une étape de Coupe du monde. Parmi les forces bleues en présence : Éric Perrot, grand espoir français, qui espère bientôt figurer parmi les plus grands.
Jeudi 1er décembre : coup d'envoi de la Coupe du monde de biathlon dans le froid de Kontiolahti, en Finlande. Les amateurs français retrouvent les Bleus avec un relais et un premier visage sur la ligne de départ : celui du Savoyard Éric Perrot.
Remarqué du grand public la saison passée avec un premier top 10, ce grand espoir du biathlon tricolore, fils de deux biathlètes, a assuré son rôle de fer de lance : 10/10 au tir et deuxième temps du premier relais. Cette année, le Peiserot s'entraîne chez les A, aux côtés de Quentin Fillon Maillet et Émilien Jacquelin. Des "champions exemplaires" pour lui dans sa quête : devenir le meilleur du monde.
Vous commencez à vous faire un nom sur le circuit. Quels sont vos objectifs pour cette saison ? Et sur le plus long terme ?
La situation évolue très vite. Tout a été un peu chamboulé ces derniers temps depuis mon arrivée en pro. Mon objectif sur le court terme, c'est de continuer à progresser, gravir les échelons, chercher des résultats. J'aimerais prendre des places dans les relais. Nous sommes six pour quatre places, donc il y a une inévitablement une sorte de petite sélection. Pareil pour les Championnats du monde. Je rêverais d'y aller. Mais là aussi, les places sont chères.
Il faut donc continuer de progresser, se placer dans les courses. Cette saison, ce serait parfait de se hisser dans des top 10, et, sur certaines bonnes courses où je me sens bien, aller chercher un podium, pourquoi pas... Puis, sur le long terme, l'objectif c'est d'être le meilleur possible, chercher un maillot jaune. Il y a la perspective des Gros globes ou de la médaille olympique, ça fait rêver.
L'année dernière, vous étiez déjà parvenu à vous hisser dans un top 10 (8e sur le sprint de Ruhpolding, le 13 janvier dernier). Comment vit-on ce résultat à 20 ans ?
Oui ça a été une sorte de percée. C'était que du plaisir. Mais, il faut aller chercher encore plus loin. L'objectif, c'est de répéter ces classements.
Puis, votre performance lors du premier relais de la saison à Kontiolahti a été tout autant remarquée...
C'était un grand moment. De figurer parmi le premier relais de la saison et de lancer l'équipe, c'est quelque chose de grand. Puis, je réussis ma course. Je fais un gros tir debout. C'est une fierté. C'est super plaisant. Quand tu termines ton relais, t'as une sensation de plénitude.
Vous vous entraînez maintenant au contact de Quentin Fillon Maillet et Emilien Jacquelin et de biathlètes très expérimentés comme Antonin Guigonnat ou Fabien Claude. Comment le vit-on au quotidien ?
On apprend énormément aux côtés de grands champions comme eux. On a vraiment l'impression de progresser, le niveau est élevé tous les jours. On n'a pas le choix : il faut travailler pour exister dans le groupe.
Mais d'un autre côté, l'ambiance est très humaine. On a une super équipe, on s'entend tous très bien. C'est une belle bande de copains, ça rigole beaucoup. Mais, ils restent de vrais compétiteurs. L'ambiance nous tire vers le haut, il y a une vraie émulation positive.
Vous êtes le benjamin de l'équipe de France. Vous êtes encore très jeune, mais où espérez-vous progresser à l'avenir ?
En ski, j'ai encore une grosse marge de progression. Je suis encore jeune mais j'ai des progrès à faire de ce côté-là si je veux jouer devant. Sur le tir, il me manque aussi de la précision et de la régularité. J'ai déjà eu un gros aperçu l'année dernière, car j'ai disputé une grande partie des courses de la Coupe du monde, mais la régularité est très importante dans ce sport.
Je n'appréhende pas particulièrement l'enchaînement des courses cette année. Certes, je suis jeune. Mais, mon peu d'expérience me permet quand même de bien gérer. Je me sens prêt physiquement et mentalement pour cette année.
La caravane de la Coupe du monde de biathlon s'apprête à poser ses valises au Grand-Bornand, du 15 au 18 décembre. L'occasion de retourner chez vous, à Peisey-Valandry ?
Oui, c'est l'occasion de retourner à la maison. Ça va être express, mais c'est toujours un plaisir de retourner au club. Je vais pouvoir retrouver ma famille et mes amis, notamment lors des courses au Grand-Bornand. Ça me rappelle un peu quand ils m'encourageaient lorsque j'étais plus petit. Sauf que là, c'est la Coupe du monde...
Vous y étiez déjà l'année dernière. Comment avez-vous vécu cette étape ? Et à quoi vous vous attendez ce week-end ?
Je n'avais jamais vécu une course avec autant d'ambiance. Je suis sûr que ça va être la même chose cette année. Au niveau des résultats, je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Je veux juste prendre du plaisir. Mais, ce serait un rêve de faire un podium là-bas, ce serait incroyable.
Il paraît que vous jouez aux échecs. Est-ce que ça vous apporte quelque chose dans la gestion des courses ?
(Il rigole) On peut facilement faire des liens intéressants entre les échecs et des activités de haut niveau. Mais je n'y joue plus beaucoup. Je ne trouve malheureusement plus beaucoup de temps. Et puis, je n'ai encore trouvé personne pour jouer avec moi dans l'équipe.