Le Grand Bivouac: Pierre Dutrievoz est revenu de "là où naissent les icebergs"

Des quatre semaines passées sur la banquise avec ses fils Lorentz (11 ans) et Niels (15 ans), Pierre Dutrievoz a ramené un film présenté en avant première ce vendredi 18 octobre à Albertville. A l'issue de la projection, les questions des nombreux enfants présents dans la salle ont fusé.

Là où naissent les icebergs est au-delà du récit d'une expédition dans des conditions extrêmes. C'est avant tout le compte rendu d'un voyage initiatique en famille au Groenland et sur la banquise polaire.

Pour cette première projection (il y en aura deux autres, demain et dimanche), la salle de Maistre était pleine à craquer avec un public composé en très grande partie d'écoliers. Au printemps dernier, ils ont d'ailleurs suivi l'épopée de la famille Dutrievoz - la projection du film constituant pour eux le point d'orgue de leur projet scolaire.


Des questions tous azimuts

Les animaux polaires, les igloos, les inuits, la banquise, les chiens de traîneaux ou encore  le réchauffement climatique, tout y est passé, aussi bien de la part des enfants que des adultes présents dans la salle. Florilège des questions et réponses de Pierre Detrievoz!

Question: Est-ce qu'il fait chaud dans un igloo?
Réponse: On arrive à avoir 12°. Comme  l'air chaud monte, on fait une entrée enterrée pour "piéger" l'air froid. Dans un igloo, on est plus en sécurité que dans une tente car en cas de tempête, on est davantage protégé du vent et on a plus d'espace.

Q: C'est bon, le phoque? Le requin?
R: On  a mangé deux fois du phoque. Ça ne sent pas bon, mais c'est bon ! Le requin, on ne peut pas le consommer car la peau sent l'ammoniac. On peut en donner aux chiens, mais pas trop et surtout après que la chair ait faisandé pendant au moins 3 semaines, sinon, ils risquent de devenir aveugle. Chez les Inuits, lorsque l'on donne du requin, c'est le signe que les ressources sont épuisées.

Q: C'est pas dangereux de faire du feu dans un igloo?
R: Non, les blocs de glace ne fondent pas car il fait très froid dehors. D'ailleurs, il faut toujours le chauffer car si on s'arrête, c'est très difficile de le faire remonter en température (jusqu'à 12°) et l'igloo devient inutilisable.

Q: La traversée de la banquise a été difficile?
R: Oui, par endroits, il fallait faire très attention car la couche de glace était très mince.


Q: Avez-vous constaté les effets du réchauffement climatique?
R: Je ne suis pas un scientifique, donc je n'ai pas un avis autorisé sur la question, mais ce que je sais,c'est que par exemple, c'est que les icebergs sont de plus en plus nombreux et qu'ils coupent le Gulf Stream, (courant sous marin chaud qui tempère les côtes atlantiques). De ce fait, cela perturbe le climat qui a tendance à devenir de plus en plus continental avec des hivers plus froids et des étés plus chauds. mais à l'inverse, l'apport d'eau douce fournie par les icebergs dans les océans, élève la température de gel qui passe de -2° à 0° et donc la glace se reforme plus vite en Antarctique.

Q: Comment les enfants ont grandi avec cette épreuve?
R: Ils sont entrés dans le monde polaire. Chez les Inuits, on parle de la transformation ! Ils ont pris conscience d'un certain nombre de chose. leur confiance s'est renforcée.


Q: Vous avez eu peur des ours polaires?
R: Oui, ils peuvent être dangereux. Certains parmi les chiens de traîneaux, sont habitués à prévenir, mais ce n'est pas toujours le cas. Il faut donc être vigilant. Mais lorsque les Inuits tuent un ours qui s'est approché d'un peu trop près, ils savent qu'ils ont à manger et ils vont pouvoir gagner de l'argent en vendant la peau.

Q: Quels vêtements faut-il porter dans ce genre d'expédition?
R: Dans la journée nous portions trois à quatre couches de vêtements superposées pour nous déplacer. Un textile technique isolant ,une doudoune en duvet et un anorak très isolant. A l'étape, nous enfilions une veste canadienne qui est réputée la plus chaude au monde. Nous avions également des chaussures en néoprène prévue pour -50° et 3 paires de gants différents. Il faut faire attention aux extrémités car c'est ce qui gèle en premier. Les Inuits, eux, portent des vêtements très isolants, en peau de phoque.


Q: Comment s'est passé le tournage du film?
R: Les caméramen (une femme et un homme) se sont entraînés avec nous pendant un an avant de partir. Ils étaient très préparés. Les caméras fonctionnaient avec des batteries au lithium, prévues pour résister au grand froid. La difficulté principale, c'était de gérer l'humidité et les phénomènes de condensation, les changements de température entre l'extérieur et l'intérieur des igloos par exemple. 


Là où naissent les icebergs commence sa carrière !

Samedi dernier, le film à peine terminé a déjà reçu le grand prix du festival du film d'aventure de Dijon nous annonce Pierre Dutrievoz. Il est également sélectionné pour participer à deux autres festivals et son auteur le présentera encore à 2 reprises d'ici la fin du Grand bivouac, en présence de ses 2 garçons cette fois car ce matin ils étaient au collège ou au lycée, les vacances scolaires ne commençant que ce soir !



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