La Chaîne thermale du soleil a officiellement annoncé, mardi 21 février, la fermeture des thermes de Challes-les-Eaux en Savoie. Un coup dur pour la commune qui a fait du lieu et de son activité, son identité historique.
Le bruit courait depuis déjà quelques jours chez les logeurs, l’office de Tourisme et la municipalité, après l’annulation de cures et de réservations d’hôtels. Mardi 21 février, la Chaîne thermale du soleil, groupe propriétaire des thermes de Challes-les-Eaux, a officiellement confirmé "l’arrêt total et définitif des activités de cures thermales et de remise en forme des Thermes et du spa thermal de Challes-les-Eaux".
Un contexte économique "dégradé"
Pour justifier cette décision, le groupe avance un "contexte économique extrêmement dégradé". Depuis plusieurs années, la fréquentation des thermes de Challes-les-Eaux est en baisse. 542 curistes en 2022 contre 1732, dix ans auparavant. Cette baisse du nombre de curistes a engendré "un lourd déficit d’exploitation", accumulé sur plusieurs années, indique le groupe thermal.
"Et alors qu’il n’existe pas de perspectives de redressement et que la conjoncture économique est défavorable (contexte inflationniste, notamment pour le poste énergie), il n’est désormais plus possible de maintenir l’activité de notre société". Ainsi, l’activité de médecine thermale ne rouvrira pas à la date prévue du 10 avril 2023.
Coup dur pour la commune
Depuis la découverte d’une source d’eau sulfureuse en 1874, l’identité de la commune savoyarde de Challes-les-Eaux s’est forgée autour des thermes. Ainsi, pour Josette Remy, la maire de la commune, cette fermeture, est une malheureuse nouvelle. "C’est un bijou patrimonial, c’est aussi une conception de la ville. Un bien-être, une orientation. C’est aussi une saisonnalité qui s’arrête", regrette la maire.
Pour la commune, c’est une perte d’identité, Challes-les-Eaux, ce sont les eaux.
Josette Remy, maire de Challes-les-Eaux
"Nous sommes une station avec deux spécialités : l’ORL qui connaissait une perte de vitesse, et le traitement des maladies gynécologiques, notamment l’endométriose. Nous avions de bons résultats, je pense que nous aurions pu conserver ce second volet", poursuit Josette Remy. "Il est vrai qu’au fur et à mesure, on a vu moins de curistes. 500 curistes, ça ne suffit pas à faire vivre l’établissement et à éponger le déficit du Covid", avoue cependant l’édile.
Que faire sans les thermes ?
Par chance (ou par clairvoyance ?), la maire de la commune de Challes-les-Eaux, a commandé, en janvier dernier, une étude de positionnement de la ville, avant même de connaître le sort réservé aux thermes. "La perte de vitesse se ressentait. J’ai commandé cette étude pour savoir ce que nous pouvions faire valoir dans notre ville, si nous n’avions plus de thermalisme", explique Josette Remy. "La commune doit se positionner sur ce bâtiment, mais il faut avoir des perspectives."
On va s’assurer que ce bâtiment soit mis en sécurité.
Josette Remy, maire de Challes-les-Eaux
"Le bâtiment, il faut le conserver, c’est une vitrine. Mais quel est le modelé économique qu’on y met dedans ? Peut-être pouvons-nous le transformer en un plateau médical pour travailler sur certaines pathologies", envisage l'élue.
Dans son communiqué, la Chaîne thermale du soleil a indiqué que des échanges auront prochainement lieu entre la municipalité et le groupe, afin de "trouver une nouvelle destination au site et d'éviter tout phénomène de désaffection qui nuirait à la qualité de la ville".