Il ne souffre que de quelques engelures. Ce skieur, originaire du Finistère, a pourtant frôlé la mort. Parti skier entre Saint-Colomban-Les Villards, et la Toussuire le dimanche 25 février, il s'est perdu dans le brouillard. Les secours l'ont retrouvé à 2h du matin, dans un trou de neige, par -15.
"Il est en bonne santé, même s'il souffre de quelques engelures, il a eu beaucoup de chance, si on l'avait retrouvé plus tard, il aurait sans doute perdu des membres tant les conditions météo étaient mauvaises, cela même aurait pu tourner à la catastrophe", raconte le Major Christian Curuez, du PGHM de Modane.
C'est lui qui a géré le dimanche 26 février l'organisation des secours. Le skieur, un breton de 44 ans, originaire du Relecq-Kerhuon dans le Finistère, en vacances en Savoie, était parti skier, entre Saint-Colomban-les-Villards et La Toussuire quand il s'est perdu "manifestement en raison du brouillard" et "s'est retrouvé "sans plus aucun repère, ni notion de l'espace, dans une zone extrêmement dangereuse et escarpée, un versant très raide côté Toussuire, comportant de nombreuses barres rocheuses".
C'est le vacancier qui a lui-même donné l'alerte par téléphone vers 17h30, en appelant le 15 : Il est aussitôt mis en relation avec le PGHM mais la liaison est de mauvaise qualité, et surtout il ne parvient pas à activer le système de géolocalisation sur son portable (un système qui nécessite une action manuelle en cliquant sur un lien ) puis la batterie de son portable coupe net, en raison du froid, il faisait alors près de moins 18 dégrés...Le Major a juste le temps de noter quelques éléments, le télésiège et la piste qu'il a empruntés avant de s'égarer...
Les conditions de visibilité " 100 m à peine au-dessus des crêtes" sont trop mauvaises pour permettre à l'hélicoptère de décoller. Une caravane terrestre est alors déclenchée, 5 pisteurs de Saint-Colomban-les-Villards, quatre spécialistes du PGHM et une autre équipe de pisteurs de La Toussuire. Rayon des recherches à ce moment-là : 7kms.
Les secours partent à ski, puis à pieds, en crampons.
Des consignes par SMS
Entretemps, le Major a envoyé plusieurs SMS au skieur en perdition, avec des consignes précises : "Crier régulièrement pour se faire repérer, agiter une lampe s'il en a une, ménager ses efforts physiques-dans le froid, s'activer trop longtemps épuise, l'immobilité favorise l'endormissement et peut être fatale"
Ces messages, le skieur va les recevoir, deux heures plus tard : il a eu en effet la présence d'esprit de réchauffer son téléphone contre son corps, de quoi relancer la batterie et même de communiquer avec son épouse sur What's app.
C'est d'ailleurs"à la voix" que les secours ont fini, au bout de plusieurs heures de marche, par le repérer, vers deux heures du matin le lundi. Il avait creusé un trou dans la neige "pas assez profond toutefois pour vraiment le protéger du froid glacial", selon les secours.
Le Finistérien souffrait d'hypothermie mais il a échappé au pire : "d'abord à la chute dans ce secteur particulièrement escarpé, et où il a même dû traverser un ruisseau, et se tremper, ce qui est dangereux par un tel froid, d'autant qu'il n'avait qu'un équipement classique de ski sur piste et un petit sac à dos."
"Quand on l'a retrouvé, il n'a pas cessé de nous remercier" conclut le Major du PGHM qui souligne encore "l'histoire se termine bien, il a eu beaucoup de chance".
En attendant, les gendarmes de haute montagne devraient se rendre d'ici peu, avec les responsables des remontées mécaniques, sur le site à partir duquel le "miraculé" s'est égaré, afin de vérifier que la signalisation est "suffisamment lisible, ou s'il faut l'améliorer en cas de mauvaises conditions météo. Seule certitude, il s'est effectivement retrouvé dans un épais mur de brouillard".