Savoie : ouverture d'un centre d'accueil pour les militaires "blessés psychiques"

Une "maison Athos", dédiée à la prise en charge des militaires souffrant de blessures psychiques, a été inaugurée en avril à Aix-les-Bains. Le nombre de militaires affectés est en hausse ces dernières années, conséquence notamment d'une évolution des mentalités dans l'armée.

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Un centre d'accueil pour les militaires souffrant de blessures psychiques a été inauguré le 13 avril à Aix-les-Bains (Savoie). Il s'agit de la troisième "maison Athos" ouverte en France, a annoncé le ministère des Armées jeudi 5 mai.

"Expérimentées début 2021 à Bordeaux et Toulon (Var), les trois maisons comptent aujourd'hui plus de 150 membres qui bénéficient d'une prise en charge individualisée", précise le ministère dans un communiqué. Ce dispositif "s'inscrit dans le plan d'action ministériel 2019-2022 relatif au parcours de rétablissement du militaire blessé psychique", selon le texte.

"Depuis les opérations en Afghanistan, l'intensification et la dureté croissante des engagements des armées françaises ont entraîné une augmentation significative du nombre de militaires blessés psychiques", explique le ministère. "La nécessité d'accorder une attention renforcée à la réparation de ces blessures a conduit le ministère des Armées à proposer cette offre complémentaire, innovante et ciblée".

Evolution des mentalités

Quelque 2 800 militaires français affectés de blessures psychiques ont été recensés de 2010 à 2019, soit cinq fois plus que le nombre de blessés physiques. "Pour certains de ses militaires blessés, mettre une pizza au micro-ondes et la ressortir deux minutes plus tard, c'est compliqué", a relevé lors d'un point presse le porte-parole du ministère des Armées Hervé Grandjean.

Le colonel Eric Deschamps, porte-parole adjoint de l'état-major des armées, a pour sa part affirmé que l'augmentation des chiffres traduisait aussi une évolution des mentalités dans l'armée vis-à-vis des traumatismes psychologiques.

"Tous les efforts qui sont faits pour permettre aux blessés de voir qu'ils peuvent en parler, et que c'est reconnu, fait qu'aujourd'hui plus de militaires qu'avant sans doute viennent vers ces structures", a-t-il expliqué. "La parole se libère davantage et il y a moins de honte à en parler", a-t-il poursuivi.

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