L’accueil des gens du voyage est rarement résolu dans les communes. Une aire est en cours d'aménagement à Tournon, en Savoie. Le projet a été présenté ce mardi 11 juin par les élus et le préfet, mais il est d'ores et déjà contesté par les représentants des gens du voyage.
"Je suis révolté", s'emporte Fernand Delage, le président de France Liberté Voyage. "Il y a juste trois hectares de praticable, on peut mettre 15 à 20 familles tout ou plus. On mettrait même pas du bétail sur un terrain comme ça, et nous, on nous dit 'vous vous mettez là et c'est tout'... on n'est pas du tout d'accord pour ce terrain".
Certes, le terrain est grand, mais il est gorgé d'eau et de boue. "On ne peut pas se faire une idée du résultat, compte tenu de la météo", explique Eric Jalon, le préfet de la Savoie, "mais ce terrain est très proche d'être utilisable, et j'espère qu'il sera utilisé". Les élus locaux travaillent depuis plusieurs mois sur ce projet. "Un effort très important a été fait avec les représentants agricoles pour identifier un terrain qui fasse consensus et le mettre en état", ajoute le préfet.
L'eau a été installée depuis peu et l'électricité arrivera bientôt, pour un coût de 7000 euros. Six communautés de communes de la Savoie ont décidé de financer ce projet dans la zone industrielle du Bois de l'Ile.
L'année dernière, près de 1500 caravanes sont passées dans le département.
Deux grand axes de passage des gens du voyage nécessitent la création de grandes aires d'accueil en Savoie: le secteur de Tournon (Combe de Savoie/Albertville/Ugine), mais aussi celui d'Aix-les-Bains-Le Bourget/Chambéry Métropole.
Créer des aires d'accueil permet aussi d'expulser ailleurs
La création d'aires d'accueil est une obligation dictée par la Loi Besson, celle du 5 juillet 2000. Rarement respectée, elle oblige les communautés de communes et les villes de plus de 5000 habitants à créer des zones adaptées pour les gens du voyage. La loi prévoit l’élaboration d'un schéma départemental, et son approbation par le préfet et le président du Conseil général.
Une fois le schéma départemental d'accueil établi, la même loi permet au maire d'interdire le stationnement des "résidences mobiles" en dehors de ces aires d’accueil, et prévoit une procédure simplifiée d'expulsion en cas d'occupation illicite portant atteinte à la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques.