Au total, ils seront près de 2.500 à venir travailler dans les aciéries créées par l'ingénieur suisse Paul Girod à Ugine. Ils deviennent la seconde communauté après les Italiens : "Les premiers arrivés étaient des aristocrates, rappelle Jeannine Cominazzi, guide du patrimoine Savoie-Mont Blanc. Un contingent de 800 personnes est arrivé en 1923 et l'année suivante, ils ont demandé à Paul Girod s'il avait un local à mettre à leur disposition de façon à construire une église qu'ils ont appelé eux-même leur « petite Russie d'Ugine »."
"L'église ne doit pas disparaître"
Puis les effectifs de la communauté déclinent. Un prêtre officie à l'église jusqu'en 1980 mais à sa mort, il n'est pas remplacé. Actuellement à Ugine, il ne reste qu'une trentaine de familles d'origine russe mais le souvenir de la diaspora est profondément ancré : "Mes copains d'enfance étaient Russes et Italiens. Il y avait des Waniowski, des Walczak, des Bogdanov... C'était incroyable", se souvient Jean-Louis Poulaillon, un visiteur.
En ruine, menacé de destruction, le bâtiment est restauré à partir de 2001 par l'association "La communauté russe et Ugine" : "On reste très marqués par cette histoire, l'église ne doit pas disparaître, c'est un témoignage fort", lance Jeannine Cominazzi. Prochaine occasion de venir visiter l'église : le 22 septembre pour les journées européennes du patrimoine.
L'église orthodoxe d'Ugine, dernière empreinte de la diaspora russe en Savoie