Le projet de création d'une carrière de gypse de plus de 1 000 hectares dans le massif de la Maurienne a été abandonné, selon des élus locaux ce lundi 5 juin. Mais une zone de 6 hectares a tout de même été autorisée à l'exploitation de cette matière première utilisée dans le BTP pour la fabrication du plâtre.
La carrière de gypse de 1 031 hectares en Haute-Maurienne ne verra finalement pas le jour. Du moins, pas telle qu'elle avait été imaginée. La Zone Spéciale de Carrière (ZSC), envisagée à proximité de la station de ski de La Norma et dans la vallée de l'Arvan, a en effet été revue à la baisse après une réunion organisée par la préfecture de la Savoie, lundi 5 juin.
"C'est un immense soulagement. Le gouvernement a été à l'écoute des élus. Le collectif de citoyens a fait remonter ce sujet-là, que nous avons pris à bras-le-corps, a estimé Emilie Bonnivard, députée de la 3e circonscription de la Savoie, au terme de la réunion. Une chose est sûre : la vallée de la Maurienne a beaucoup contribué à l'intérêt national depuis des décennies. Encore aujourd'hui avec le chantier Lyon-Turin. Nous avons besoin que d'autres territoires prennent le relais de sujets d'intérêt général."
/regions/2023/06/06/647f548f02120_148-3629-00-00-00-15.jpg)
Mais si le gros du projet a été abandonné, une petite partie subsiste : une carrière d'une soixantaine d'hectares a bien été autorisée à l'exploitation. "Toute la partie en Haute-Maurienne a été complètement abandonnée. Il va subsister une petite zone de 60 hectares au niveau de la commune de Saint-Jean-de-Maurienne", détaille Baptiste Damevin, membre du collectif contre la ZSC.
Un statut qui interroge
"On a accueilli la nouvelle avec beaucoup de soulagement. Mais on garde certaines inquiétudes. Au niveau de Saint-Jean-de-Maurienne, ces 60 hectares qui étaient jusqu'à présent dans un PIG, un plan d'intérêt général, vont basculer dans une Zone Spéciale de Carrière. Donc on va rester mobilisés et vigilants", poursuit-il.
Nous avons besoin de précisions par rapport à ce qui a été annoncé.
Noémie Charrier, membre du collectif "Non à la ZSC".
D'autant plus que des interrogations demeurent : "Pourquoi ils n'ont pas purement et simplement annuler ce projet ? Peut-être que si cette ZSC demeure à un état très réduit, c'est qu'ils se réservent le droit de l'utiliser quand même. Nous avons besoin de précisions par rapport à ce qui a été annoncé", témoigne Noémie Charrier, une autre membre du collectif "Non à la ZSC ". Les inquiétudes portent sur le statut de la ZSC : en cas d'intérêt général, l'Etat pourrait revenir sur sa décision et potentiellement étendre le périmètre de la zone.
Le collectif souhaite ainsi qu'aucune carrière de gypse ne voit le jour en Haute-Maurienne dans les 30 prochaines années. Le gypse, matière première utilisée pour la fabrication du plâtre, est un des matériaux privilégiés dans les constructions durables et de rénovation énergétique.
