En Savoie, l'immobilier est au beau fixe, selon un bilan tiré par la Fnaim (fédération nationale des agences immobilières). Dans l'ancien, les prix, toujours très hauts, ont augmenté de près de 20 % depuis quelques années. Résultat : devenir propriétaire de sa résidence principale pour la première fois devient de plus en plus difficile.
Première visite de la journée : une grange de plus d'un siècle, à La Motte-Servolex, en Savoie. La surface habitable, après travaux, est de 900 m2. Prix de la vente : 370 000 euros. Mais il faut imaginer, une dizaine d’appartements entre ces murs. Pour les professionnels de l’immobilier, ce bâtiment représente un très gros potentiel, après rénovation. En Savoie, l’ancien, se vend toujours très bien, même s’il est assez cher.
"Sur l'ancien, c'est simplement une augmentation de la demande. On est dans un marché qui répond à des lois commerciales, tempère Wilfried Exertier, agent immobilier chez Corner Immo à Chambéry. Une augmentation de la demande sans augmentation de l'offre provoque une explosion des prix."
Le prix de l'ancien augmente depuis cinq ans
Quelques kilomètres plus loin à Chambéry, dans un quartier très apprécié des acheteurs, une maison offre le cachet des années 50. À l'intérieur, un appartement de cinq pièces, pour une surface totale de 85 m2. Prix de la vente : 320 000 euros. Soit 3 760 euros le m2, c’est un peu au-dessus de la moyenne, mais il faut prendre en compte le charme et le jardin.
En Savoie, depuis cinq ans, le prix de l’ancien a augmenté de plus de 21 %. À Aix-les-Bains, c’est une hausse de 28 %. Soit deux fois plus que dans le reste de l’Hexagone. "Cette augmentation est liée à l'attractivité massive de notre territoire. On a vu une vague importante de personnes qui apprécient la qualité de vie en Savoie et il y a un bassin d'activité économique qui est très dynamique", souligne Bérangère Servat, co-présidente de la Fnaim Savoie.
Mais la hausse des prix de l’immobilier rend d’autant plus compliquée l’accession à la propriété pour les primo-accédants. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, selon Wilfried Exertier. "Nous n’avons pas assez de logements en France et les prix explosent. Beaucoup de banques demandent un apport conséquent pour emprunter. Pour des personnes qui n’ont pas eu d’héritage, c’est difficile de faire un achat raisonnable à deux."
D’autre part, "les taux d’endettement sont limités à 35 %" et si des dérogations existent elles sont "très rares". "Cumulé à l’augmentation des taux et à un salaire moyen, c’est de plus en plus difficile d’être propriétaire de sa résidence principale."
La baisse probable des taux d’intérêt, d’ici à la fin décembre, laisse présager une meilleure année 2025 pour le marché de l’immobilier.