Jean-Yves Blondeau, plus connu sous le surnom de Rollerman, est l'inventeur du buggy rollin. Un sport qui consiste à dévaler des routes à l'aide d'une combinaison à 32 roues. A 51 ans, le Savoyard s'accroche à sa passion tout en cultivant son "esprit d'enfant".
"Le temps de le voir arriver, il est déjà passé." Paré d'un accoutrement futuriste, Jean-Yves Blondeau dévale une route de montagne allongé au ras du sol, à flanc de falaise. En tout, 5 kilomètres de descente depuis le col de l'Epine pour atteindre une vitesse maximale d'environ 90 km/h.
Mieux connu sous le surnom de Rollerman, le Savoyard de 51 ans pratique le buggy rollin depuis une vingtaine d'années, équipé d'une armure sur-mesure. Dans son sport, il a tout inventé, à commencer par son équipement. Une sorte de carapace parée de 32 roulettes sur le thorax, le dos, les articulations et le long des jambes pour glisser sur la route, rollers aux pieds, et négocier les virages.
"Quand j'ai étudié les sensations d'équilibre du corps humain, j'ai vu que je pouvais fixer des roulettes. La question, c'était comment. L'une des interfaces, c'était de passer par des coques rigides", retrace-t-il. Debout, sur le ventre, sur le dos ou encore à quatre pattes, Jean-Yves Blondeau enchaîne les figures au fil de ses descentes. Des performances spectaculaires qu'il filme lui-même, ce qui lui a valu une certaine notoriété avec quelque 12 000 abonnés sur sa chaîne YouTube.
Garder "l'esprit d'enfant"
Au-delà de la performance, chaque descente nécessite une connaissance précise de l'itinéraire. "Il faut nettoyer la route, se mettre en accord avec la route. Tu lui demandes la permission et tu prends le temps de l'apprendre, de la connaître. Après, tu es dans de bonnes conditions pour la rouler", expose Jean-Yves Blondeau.
Originaire d'Aix-les-Bains, cet autodidacte a toujours été immergé dans un monde créatif. C'est au cours de sa formation à l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art (ENSAAMA) qu'il imagine ce qui deviendra le buggy rollin. Sous son costume de super héros, 25 ans plus tard, il traque toujours le grand frisson tout en maîtrisant les courbes et trajectoires.
"Jusqu'à 30 km/h, je vois bien le sol, puis ça devient gris en accélérant. Après, tu ne vois plus rien, c'est juste une couleur (…) Si tu n'as pas peur, tu prends des risques. C'est inconsidéré, tu mets ta vie en danger. C'est normal que ça fasse peur", juge celui qui est devenu très populaire en Asie. Il est notamment intervenu sur le tournage d'un film pour entraîner Jacky Chan.
Avant tout, Jean-Yves Blondeau enchaîne les descentes pour le plaisir. Celui de se retrouver au royaume de l'enfance. "Ce que je préconiserais, c'est de garder un état d'esprit d'enfant qui s'émerveille de tout, qui fait des glissades. L'esprit d'enfant est important", confirme-t-il.