VIDEOS. L'enquête s'accélère après la mort de trois nourrissons à Chambéry

Les autorités sanitaires ont annoncé, mardi 7 janvier, la suspension de la production du laboratoire Marette après la découverte d'une contamination de poches fabriquées par ce laboratoire, suspectées d'être à l'origine du décès de trois bébés à l'hôpital de Chambéry. Résumé des dernières 24 heures.

Mardi, 20 heures - Courseulles-sur-mer. Le laboratoire veut faire appel. Alors que la ministre de la Santé ordonne la suspension de la production de poches alimentaires pour nourrissons par Marette, le laboratoire, situé dans le Calvados, dit se réserver "toute faculté d'engager un recours devant les juridictions administratives" selon son avocat Me Matthieu Lemaire qui souligne qu'"à ce stade, aucun élément formel ne permet de relier l'existence des germes retrouvés (...) au laboratoire Marette".

Mardi, 17 heures - Paris. La ministre suspend la production des poches. "J'ai décidé de suspendre la production du laboratoire Marette", explique Marisol Touraine. Selon la ministre de la santé, des analyses effectuées sur 10 poches alimentaires d'un lot suspect, destinées aux nouveau-nés du service de néonatologie à Chambéry, ont montré une contamination pour six d'entre elles par "un seul et même germe" qui n'était pas encore connu à ce jour.

La ministre de la Santé Marisol Touraine, sur la suspension de production de poches alimentaires au Laboratoire Marette

"Il s'agit d'une nouvelle bactérie, de la grande famille des entérobactéries, d'origine environnementale (c'est-à-dire qu'on peut trouver dans le sol, l'air ou l'eau) et qui donc n'a pas encore de nom", explique le professeur Jean-Claude Manuguerra, de l'Institut Pasteur, qui a procédé à son identification sur les souches provenant de Chambéry.

Les six poches de nutrition contaminées provenaient toutes d'un lot de 137 poches fabriquées fin novembre par le laboratoire Marette. Elles ont été retirées dès l'apparition des premiers soupçons d'anomalie le 17 décembre dernier. 

Mardi, 16 heures - Marseille. Une information judiciaire contre X. La justice a ouvert une information judiciaire contre X dans ce dossier pour "homicides et blessures involontaires, mise en danger délibérée de la vie d'autrui, et fabrication de médicaments sans respecter les règles de bonnes pratiques". Désormais, l'affaire est instruite depuis Marseille. 

Le procureur de la République, Brice Robin révèle que trois des six poches infectées par la nouvelle bactérie étaient "fermées, non ouvertes" avant d'être analysées. "On est en droit de se poser un certain nombre de questions", a-t-il dit, sans toutefois incriminer directement le laboratoire Marette.

Le procureur de Marseille sur la découverte d'une bactérie inconnue dans les poches alimentaires du Laboratoire Marette

Il ajoute qu'il explore toute les pistes et recherche "d'éventuelles défaillances dans toute la chaîne de fabrication, de transport, de stockage et d'administration de ces poches de nutrition". Les autorités sanitaires ont écarté l'hypothèse d'un acte de malveillance, compte tenu notamment du profil de la bactérie incriminée.

Mardi, 7 heures - Chambéry. Un bacille. Dans une lettre diffusée par le journal Libération, le Dr Michel Deiber, chef du service de néonatologie explique que les premières analyses effectuées sur le lot suspect de poches d'alimentation montrent que "six poches sont contaminées par un bacille gram négatif (en attente de confirmation sur le germe) et ont également un taux d'endotoxines très important". Pour ce médecin, il s'agit là de "la cause probable des 3 décès survenus dans le service".

Chloé, Théo et Milie sont morts les 6, 7 et dans la nuit du 11 au 12 décembre, tandis qu'un  quatrième nourrisson, qui présentait des symptômes identiques, a pu être sauvé in extremis.

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