Sénat : vers une modification du plan loup ?

Une commission du Sénat juge le plan loup 2018-2023 insuffisant.

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Une commission du Sénat a demandé des aménagements du nouveau plan loup du gouvernement qui ne prend pas assez en compte la "désespérance du monde pastoral", selon elle.

La situation n'est plus tenable, ni pour les éleveurs, ni pour les populations, ni pour les finances publiques


Le plan loup 2018-2023 qui a été publié en février "comporte des avancées indéniables pour les territoires, mais demeure très en deçà des enjeux sociaux, économiques, culturels et psychologiques auxquels sont confrontés les éleveurs et les populations", a estimé la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable dans un rapport adopté mardi et diffusé ce mercredi 18 avril.

Un "cercle vicieux"


"La situation n'est plus tenable, ni pour les éleveurs, ni pour les populations, ni pour les finances publiques. C'est un cercle vicieux de souffrances, de dépenses et d'incompréhensions", a commenté l'auteur du rapport Cyril Pellevat (LR, Haute-Savoie), cité dans un communiqué.

Les sénateurs mettent en avant la "désespérance du monde pastoral" qui a été confronté à quelque 12.000 brebis tuées en 2017. Les élus réclament en particulier la suppression d'une des mesures les plus contestées du plan, qui subordonne les indemnisations des éleveurs à la mise en place préalable de mesures de protection des troupeaux.


La commission plaide également pour des "mesures alternatives" aux tirs de prélèvement (piégeage non mutilant, fusil à gros sel...) pour "réapprendre aux loups à se méfier et à se tenir à l'écart des hommes" et à une gestion européenne des populations de loups.

Elle appelle enfin à ce que les loups tués dans certaines zones de protection renforcées ne soient pas comptés dans les quotas de prélèvements.

2018, une année de transition


Le nouveau plan loup, qui n'a réussi à satisfaire ni les éleveurs ni les défenseurs de l'environnement, prévoit un plafond d'abattage annuel fondé sur les recommandations scientifiques qui estiment qu'il ne faut pas abattre plus de 10 à 12% de l'effectif pour assurer la viabilité de l'espèce.

En 2018, qui est une année de transition, le plafond initial est fixé à 40 loups, mais ce nombre sera actualisé fin avril une fois connus les chiffres précis de la population au printemps, a précisé mardi devant cette même commission le préfet coordonnateur du plan, Stéphane Bouillon.

La France compte environ 360 loups (répartis en 52 meutes) et le plan du gouvernement vise une population de 500 spécimens d'ici 2023.

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