Une enquête, publiée notamment par l'ARD et le Sunday Times, s'appuie sur 10 000 tests sanguins effectués entre 2001 et 2010. Plusieurs centaines d'athlètes de différentes nationalités sont concernés.
Ils sont plus de 50 skieurs, engagés sur les Jeux Olympiques de Pyeongchang, à avoir présenté au moins une fois des données sanguines suspectes, selon une enquête, révélée dimanche de la chaîne allemande ARD, coproduite avec le journal britannique Sunday Times, la télévision suédoise SVT et le magazine en ligne suisse Republik. La chaîne conclut que "ceci suggère que [ces athlètes] ont triché par le passé mais n'ont pas été sanctionnés".
ARD VIDEO + TEXT (in English) from our series DOPING TOP SECRET before the Winter Olympics in Pyeongchang: Cross-Country Skiing: Medalists under suspicion of manipulation https://t.co/UYLImRRGDN via @sportschau
— Hajo Seppelt (@hajoseppelt) 4 février 2018
L'ARD affirme avoir examiné une banque de données de plus de 10 000 tests sanguins de 2 000 athlètes de sports d'hiver, effectués entre 2001 et 2010. "46% des médailles distribuées en ski de fond aux Mondiaux et aux Keux Olympiques entre 2001 et 2017 - soit 313 médailles - ont été gagnées par des athlètes dont les valeurs sanguines ont présenté une ou plusieurs fois des anomalies", affirme-t-elle. La chaîne ne dispose pas de données après 2010, mais prend en compte dans ses calculs les athlètes médaillés entre 2010 et 2017 qui ont présenté précédemment des résultats suspects.
"Un usage très répandu du dopage"
"Selon des experts, la probabilité que ces données sanguines soient dues à autre chose qu'au dopage est de 1%", assure la chaîne publique. Cité, le médecin américain James Stray-Gundersen, qui a par le passé collaboré avec la Fédération internationale de ski (FIS), affirme qu'"il y a un nombre considérable de médaillés qui présentent des profils sanguins inhabituels ou très fortement inhabituels. Ceci indique un usage très répandu du dopage dans le ski de fond."
L'enquête ne donne pas les noms des athlètes mis en cause. "La plus grande partie des athlètes dont les valeurs sont suspectes viennent de Russie, mais d'autres grandes nations de ski de fond sont également dans la liste, dont la Norvège, la Suède, l'Autriche et l'Allemagne", précise-t-elle toutefois. Au total, plusieurs centaines d'athlètes, dont 18 Français, ont présenté des résultats sanguins douteux sur la décennie précédente.