L'instance arbitrale du sport norvégien a prononcé vendredi une suspension de 13 mois à l'encontre de la fondeuse Therese Johaug, contrôlée positive à un stéroïde qu'elle impute à un baume pour les lèvres.
Inférieure d'un mois à ce que l'organisme norvégien de lutte contre le dopage avait requis, cette suspension laisserait à Johaug, sept fois championne du monde dont trois fois l'hiver dernier (skiathlon 2x7,5 km, 30 km classique et relais 4x5 km), la possibilité de participer aux JO d'hiver de Pyeongchang en février 2018.
Dans son jugement, l'instance arbitrale a largement accordé foi à la thèse de l'accident, plutôt qu'une tentative de triche délibérée.
"Un goût amer"
"Je comprends que les règles sur le dopage doivent être sévères", a réagi Johaug dans un communiqué. "Ça laisse cependant un goût amer d'être suspendue 13 mois pour avoir utilisé un baume pour les lèvres. Je vais passer les prochains jours à réfléchir avec mon avocat à ce que je vais faire", a-t-elle ajouté.
L'athlète de 28 ans était, à titre conservatoire, privée de compétition depuis le 18 octobre après avoir été testée positive au clostébol, un stéroïde anabolisant interdit par l'Agence mondiale antidopage (AMA), lors d'un contrôle inopiné le 16 septembre.
Une crème pour les lèvres en question
Johaug dit avoir absorbé cette substance via une crème pour les lèvres, le Trofodermin, utilisée pour traiter des brûlures subies lors d'un entraînement en altitude en Italie fin août.
Le médecin de l'équipe nationale de ski, Fredrik Bendiksen, a endossé l'entière responsabilité et démissionné. Reconnaissant n'avoir pas remarqué que cette crème contenait du clostébol, il avait rassuré Johaug quand elle l'avait interrogé sur le caractère licite du contenu.
L'instance arbitrale du sport a jugé que Johaug aurait dû procéder à des vérifications supplémentaires mais que sa culpabilité était relative, justifiant une sanction moindre que ce qui a été requis.
"Sur la base des preuves produites, l'instance arbitrale considère, à l'instar des parties, qu'il n'est pas de raison de penser que l'utilisation de Trofodermin peut produire des effets susceptibles d'améliorer ses performances grâce au clostébol", précise-t-elle dans son jugement.
Si la sanction est définitive, Johaug pourra reprendre la compétition en novembre prochain. La fondeuse, l'organisme norvégien de lutte antidopage, l'Agence mondiale antidopage, le Comité international olympique (CIO) et la Fédération internationale de ski (FIS) ont la possibilité de faire appel.
A l'instar de Johaug, l'organisme norvégien de lutte antidopage a indiqué qu'il allait étudier le jugement dans les jours à venir avant de prendre une décision.