Le groupe isérois Soitec, fabricant français de matériaux semi-conducteurs , enregistre une perte nette de 259,2 millions d'euros sur l'exercice terminant fin mars, contre 236,7 millions un an plus tôt.
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La perte opérationnelle courante s'élève à 125,9 millions d'euros sur l'ensemble de l'exercice. Sur le deuxième semestre, elle s'établit à 51,5 millions d'euros. Soitec avait déjà annoncé fin avril un recul de son chiffre d'affaires de 10% sur son exercice à 222,9 millions d'euros.
L'entreprise, confrontée à une conjoncture économique difficile dans l'électronique, son métier d'origine, avait cherché à se diversifier dans le solaire. Mais cette stratégie n'a pas fonctionné et Soitec a annoncé un revirement en janvier.
En attendant que cette décision porte ses fruits, l'activité de la division énergie solaire a fortement pesé sur les comptes de l'entreprise. Les charges de restructuration de cette entité (138,9 millions d'euros liés aux dépréciations d'actifs et provisions pour contrats en cours, licenciements et démantèlement de centrales) ont ainsi fortement contribué à une charge opérationnelle nette non courante de 151,5 millions d'euros passée pour l'exercice 2014/2015.
Les effectifs de cette division ont notamment été ramenés à 255 personnes fin avril, contre 385 fin décembre, indique le groupe. La dernière opération de restructuration en date, annoncée le 21 mai, concerne la cession d'activités à la société ConCenSolar. La transaction reste à finaliser, précise Soitec, mais elle inclura les sites de production de Fribourg en Allemagne, et de San Diego aux Etats-Unis.
Sur l'ensemble de la période, la division énergie solaire a accusé une perte opérationnelle courante de 102,8 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en repli de 45% à 43,2 millions d'euros.
Le groupe estime en revanche que son activité électronique "continue d'être forte" et confirme ses prévisions relatives aux ventes de plaques de cette division pour le premier trimestre de l'exercice 2015/16, clos au 30 juin, soit environ 60 millions de dollars. Soitec a notamment redressé la rentabilité de cette division au second semestre, en enregistrant un bénéfice opérationnel de 9 millions d'euros après une perte de 12 millions d'euros sur les six premiers mois de l'exercice.Le pire est passé"
Sur l'ensemble de l'année, la perte opérationnelle de la division électronique se réduit à 3 millions d'euros, contre 26,4 millions un an plus tôt.
Cette amélioration notable est, selon le groupe, la conséquence d'une "nette augmentation du chiffre d'affaires", d'"effets de change favorables" et du "plein impact des mesures de restructuration".
La division "éclairage" de Soitec est pour sa part nettement déficitaire, les dépenses de recherche et développement (9 millions d'euros) et les frais administratifs et commerciaux (2,5 millions) dépassant largement les ventes (2 millions d'euros). La perte opérationnelle courante s'élève à 10,2 millions d'euros. Alors que la dette brute totalisait 173 millions d'euros fin mars, Soitec assure par ailleurs continuer "d'explorer d'autres opportunités en vue de renforcer son bilan".
Le groupe a mis en place en mai plusieurs opérations de financements, dont un prêt de 54 millions d'euros, un soutien du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) de l'ordre de 17 millions d'euros et la restructuration de lignes de crédit bancaires. "La situation de trésorerie reste difficile, mais nous considérons que le pire est passé", relève dans une note la banque d'affaires Bryan Garnier Report.
A la Bourse de Paris, vers 10h20, l'action reculait de 4,65% à 82 centimes.
