Le street art, l’art de la rue a trouvé refuge à Lurcy-Lévis dans l’Allier dans l’ancien centre de formation de France Télécom, abandonné en 1993. Les mécènes propriétaires des lieux rêvent d’en faire la Villa Médicis du Street Art.
Le Street Art, l’art de la rue, a bien du mal à trouver sa place en ville. Souvent considérées comme une pollution, ces peintures sont effacées par les équipes de la propreté et leurs auteurs risquent amendes et prison.
Pas dans cet ancien centre de formation national de France Télécom à Lurcy-Lévis dans l’Allier. Un bâtiment de 7000 mètres carrés qui offre aux artistes ses nombreux murs aux artistes. Il est de venu un centre de ressources et accueille depuis un an déjà le projet PTT, pour Peinture Tout Terrain. "On a des œuvres interactives" explique Jérôme Catz, le directeur artistique, "non seulement il faut qu’elles s’imprègnent de l’espace, qu’elles soient en accord avec leur environnement, mais surtout pour les visiteurs, c’est une œuvre qu’il faut aller chercher".
Le collectif End to End, une petite dizaine de grapheurs de Clermont-Ferrand et de Riom ont trouvé un lieu d’expression à la mesure de leurs créations car 20 000 mètres carrés de surface s’offrent à eux. Il n’y a plus de limite à leur imagination, la peinture leur est même fournie gratuitement par des entreprises partenaires.
Paradoxalement, le Street Art, né dans l’effervescence des villes, trouve refuge dans ce coin de campagne, calme est isolé. Ce qu’apprécie Grégory Chazal, artiste designer et président du collectif End to End : "on prend le temps de faire les choses, on essaye des choses plus grandes, et on peut monter plus haut. Plus les murs sont hauts, plus on a envie de peindre, plus on a envie de se dépasser".
L’opération est pilotée par un couple de mécènes, Gilles et Sylvie Iniesta, qui ont de grandes ambitions pour ce site qui doit devenir à la fois lieu de création, de résidence d’artistes et d’exposition car "l’objectif à 10 ans, c’est d’être reconnu comme un lieu incontournable, un lieu de référence du Street Art, un peu comme la Villa Médicis du Street Art".
Implanté à quelques kilomètres de Moulins, ce centre pourrait renforcer l’attrait culturel du secteur, notamment aux côtés du Centre National du Costume de Scène de Moulins.
Après les auvergnats d’End to End, des grapheurs venus de France, d’Europe, mais aussi de Californie et d’Australie doivent investir le lieu cette année. Objectif : avoir peint la totalité des 20 000 mètres carrés de bâtiments d’ici 2018.