Un agriculteur de 57 ans, atteint d'un cancer de la moelle épineuse, n'a pas réussi à faire reconnaitre par le tribunal de grande instance de Lyon, le lien de cause à effet, entre l'utilisation d'un désherbant et le développement de sa maladie.
Jean-Marie Desdions, agriculteur dans le Berry, a désormais 1 mois pour faire appel de ce jugement rendu hier, 10 janvier, par le tribunal de grande instance de Lyon.
L'homme, âgé de 57 ans, entendait faire reconnaitre la responsabilité du géant américain Monsanto, en l'attaquant au civil pour défaut d'information sur la dangerosité d'un de ses produits, l'herbicide Lasso. Mais le tribunal en a jugé tout autrement, estimant notamment que l'usage du produit avait été ponctuel, et surtout couplé à d'autres désherbants de même type et d’autres marques.
Je suis déçu car la maladie je l'ai
Jean-Marie Desdions est atteint d'un myélome, un cancer de la moelle osseuse pour lequel il a déjà subi 3 greffes et nombre de chimiothérapies. L'agriculteur s'est dit déçu par la décision du tribunal, tandis que son avocat, Me François Lafforgue, a déclaré à l'AFP "regretter cette décision" et "se réserver la possibilité de faire appel".
L'association Phyto-Victimes a pour sa part réagi par voie de communiqué, et "constate une fois de plus qu’il est difficile pour une victime de faire condamner un fabricant de produits phytosanitaires, subissant ainsi une double peine : problèmes de santé et financiers".
En septembre 2015, et pour la première fois en France, la cour d'appel de Lyon avait confirmé que ce même herbicide de Monsanto, le Lasso, était bien responsable de l'intoxication d'un autre agriculteur.