Tommy Redolfi, le dessinateur de Grenoble qui "réinvente" Marilyn Monroe

Le 8 juin dernier, Holy Wood, la dernière bande dessinée de Tommy Redolfi sortait en librairie. Le dessinateur grenoblois de 37 ans s’est, cette fois-ci, intéressé à l’icône blonde des années 50, Norma Jeane Baker, alias Marilyn Monroe.

Depuis neuf ans, Tommy Redolfi pense Marilyn Monroe, mange Marilyn Monroe et dort Marilyn Monroe. Malgré des publications sur d’autres thèmes pendant cette dizaine d’années, la blonde plantureuse a pris une place indétrônable dans la vie du jeune auteur de bandes dessinées isérois, alors qu’il ne l’appréciait pas forcément à l'origine.

Ce passionné de cinéma des années 50 et 60, n’a pas choisi l’actrice par hasard: "Elle représente l’âge d’or d’Hollywood. On la voyait partout, toujours souriante sous le feu des projecteurs. Mais elle avait une face très noire et c’est ça qui me plaisait."

Dans son huitième album, Tommy a créé une fois de plus un univers parallèle onirique et sombre, où la vie telle qu’on la connaît n’existe pas. Hollywood devient "Holy Wood" qui signifie "bois sacré" en français, et ne se trouve pas en Californie. Marilyn reste une star, mais une star "fabriquée" dans ces bois.

Au-delà du portrait de la starlette, ce 8e album est une réflexion autour du "paraître". "Est-ce qu’on n'en joue pas tous un jeu?" s’interroge Tommy. "Marilyn Monroe est intéressante, car elle semble s’être façonné l’image que les gens voulaient qu’elle ait. Elle s’est transformée et s’est laissé transformer. Pour finalement rester seule. Mais dans mon histoire, il n’y a ni méchants, ni gentils, peut-être juste des mauvais choix", explique-t-il.

Reportage d'Aurore Trespeux, Grégory Lespinasse et François Hubaud.

Souvent comparé à Nicolas de Crécy, un autre auteur de BD français, le jeune dessinateur grenoblois a un univers sombre et mystérieux. Un mystère qui l’accompagne jusque dans les cours qu’il donne une fois par an, chaque été à Supcréa, l’école de design graphique de Grenoble.

"Après leur avoir appris les bases de la BD, je donne à mes élèves des nouvelles, des faits divers ou des paroles de chanson dont ils doivent s’inspirer pour créer leur propres planches de dessins", explique Tommy.

Pour le Grenoblois, ces cours sont très importants, car ils constituent "une bulle d’air dans la vie d’un dessinateur, qui est très casanière". Mais il est également important pour lui que ces cours soient occasionnels "pour éviter qu’une routine s’installe".

Pour le moment, Tommy n’a pas encore brisé la routine de sa vie "avec" Marilyn Monroe. Avec un pied dans la BD et l’autre dans l’animation, puisqu’il est l’auteur de deux courts-métrages, peut-être décidera-t-il un jour de placer sa Marilyn à l’écran?