Ouvrir une "voie spécialisée partagée" (VSP) sur le réseau autoroutier, c'est une évidence quand on connaît Grenoble et les difficultés de circulation pour les transports en commun, mais c'est une première en France.
On l'oublie souvent mais l'autoroute ne s'arrête pas au péage de Voreppe, à 12km de Grenoble, l'A48 se prolonge jusqu'à l'entrée de la ville. C'est sur cette portion, plus exactement entre les diffuseurs de Veurey et Saint-Égrève, que les autocars ont désormais leur propre voie sur 5,5km.
AREA et le Département de l'Isère ont décidé de mettre en service cette première voie spécialisée partagée sur autoroute en France! histoire de faciliter ainsi l'accès à l'agglomération grenobloise.
À l'approche de Grenoble, l'axe Lyon-Grenoble via l'A48 connaît de nombreux embouteillages aux heures de pointe. Jusqu'à présent, les autocars des lignes départementales régulières étaient contraints de circuler sur les mêmes voies que le trafic courant et cela entraînait des difficultés de gestion pour les transports en commun et dégradait leur régularité. Pour résoudre ce problème, le principe repose sur la possibilité pour les autocars d'emprunter la bande d'arrêt d'urgence lorsque les voies de circulation de l'autoroute sont encombrées.
Une voie sous surveillance
C'est AREA qui a entrepris tous les aménagements de sécurité nécessaires, notamment le renforcement des chaussées de la bande d'arrêt d'urgence afin de la rendre accessible aux autocars. Des équipements spécifiques de surveillance et de signalisation ont également été mis en place et raccordés au PC de gestion du trafic. Ils ont été complétés par un système de détection automatique d'incident (DAI) qui permet, dès qu'un véhicule en panne ou accidenté se retrouve sur la bande d'arrêt d'urgence, de renvoyer automatiquement les autocars dans le trafic normal.
L'emprunt de la VSP est réservé aux seuls cars autorisés par convention avec AREA. Leurs chauffeurs sont formés individuellement à l'utilisation de cette VSP par le Conseil général de l'Isère.
Pour la réalisation de ces 5,5 km (qui s'ajoutent aux 4,5 km en service depuis 2007 sur l'extrémité non concédée de l'A48), un investissement de 8,5 millions d'euros a été nécessaire, cofinancé à parts égales par le Conseil général de l'Isère et AREA.
Cette expérimentation sera suivie et évaluée afin de pouvoir être reproduite partout où se pose une problématique comparable, permettant ainsi de désengorger l'entrée des grandes agglomérations au bénéfice des usagers des transports en commun.