Les trois pères divorcés sont perchés depuis ce vendredi minuit en haut d'une cheminée d'une usine de chauffage près de Grenoble. A 70 mètres du sol, ils ont déployé des banderoles. Ils réclament des avancées dans leurs dossiers de garde d'enfants . Ils sont prêts à "tenir le temps qu'il faudra".
Venus "avec de l'eau, des affaires de rechange et de quoi tenir un certain temps", ils ont attendu minuit cette nuit pour grimper les escaliers, escalader une porte cadenassée et "faire un peu d'acrobatie" pour atteindre la cheminée de la Compagnie de chauffage de Grenoble, située à Eybens,
"Ils sont montés avec chacun trois sacs de victuailles et notamment beaucoup d'eau vu la chaleur annoncée", a précisé ce samedi matin Youcef Ouateli membre de l'association
Père-enfant-mère, qui est venu soutenir les trois pères au pied de la tour. Au sommet de cette cheminée cylindrique de plus de 70 mètres de haut, les trois pères ont déployé cinq banderoles difficilement lisibles, proclamant notamment "l'égalité parentale pour nos enfants, cessez de bafouer nos droits de pères" ou encore "nous aimons nos enfants, nous avons besoin d'eux et eux aussi". L'usine située dans une zone industrielle,est sous la surveillance permanente de 2 gendarmes.
Des pères divorcés, au coeur de séparations difficiles
Frédéric Foroughi , 27 ans est un ancien assistant maternel, reconverti en animateur de loisirs dans le Territoire de Belfort. Il réclame la "garde officielle de ses enfants" après que leur mère, dont il a divorcé en 2011, est partie s'installer en Alsace, alors qu'il bénéficiait jusqu'alors d'une garde alternée. Il avait avait déjà conduit une action semblable fin juin sur une tour, à Forbach en Moselle, et en mai au sommet de la cathédrale d'Orléans.
Rod Van Haute, 44 ans, est un technicien en fibre optique. Père de 3 enfants il vit à Grenoble.Il a divorcé en 2009. Il y a 15 jours, son ex-épouse est partie s'installer aux Etats-Unis, avec son nouveau mari. Ce père qui bénéficiait d'un droit de visite toutes les deux semaines et la moitié des vacances scolaires, affirme n'avoir pas vu ses enfants pendant plus de six mois.
Peu de précisions pour l'instant sur la situation du troisième père, René Forney, On sait seulement qu'il a créé un site internet, "trafic justice", où il dénonce "les rouages mafieux de toutes les institutions françaises".
Les trois hommes sont déterminés, et réclament d'être reçus par le procureur de la République ou un député : "On ne s'est pas fixé de limites, si on ne nous écoute pas on ne bougera pas. Il faut arrêter de violer le droit des pères, nous demandons une justice équitable et le droit de voir nos enfants" ont-ils déclaré.