20 à 25% de logements sociaux, c'est ce qu'impose la loi aux communes de plus de 3500 habitants (1500 en Île-de-France). Celles qui traînent des pieds s'exposent à de lourdes amendes. A Vichy, seuls 15% des logements sont sociaux. Mais dans cette ville, 4000 logements restent désespérément vacants.
L'affaire semble belle : à Vichy, location d'un F4 de 66m² avec vue sur le lac d'Allier. Appartement meublé, lumineux. Loyer : 350 euros + 176 euros de charge. Et pourtant, ce logement social reste pour l'instant désespérément vide. Dans la ville d'eaux, c'est d'ailleurs loin d'être le seul : 4000 logements (parmi lesquels 200 logements sociaux) n'ont pour l'instant pas de locataires, faute de demande.
4000 logements qui se répartissent entre parc public à loyer modéré (150 à 200 vides) et parc privé (3800), mais dont les loyers sont en fait quasiment les mêmes à cause de l'offre énorme sur la ville, qui fait descendre le prix du mètre carré, et qui met ces logement en concurrence directe.
Hors, la loi SRU (loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains du 13 décembre 2000) est claire. Son article le plus notoire est l'article 55, qui impose aux communes de plus de 3 500 habitants (plus de 1 500 habitants en Île-de-France) de disposer d'au moins 20 %, de logements sociaux. Ce taux a même été porté à 25 % par la loi du 18 janvier 2013 "relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social", dite loi Duflot I .
Et c'est là que le problème se pose : à Vichy, il "n'y a que" 15% de logements sociaux, mais comme la loi ne prend pas en compte les logements vides, le préfet vient d'envoyer une amende plutôt salée : 172 611 euros. Pour l'éviter, il faudrait que la commune construise 800 logements supplémentaires. 800 logements qui ne trouveraient sans doute pas plus preneurs que les 4000 logements actuellement vides.
Pour le moment, la ville refuse de payer et a intenté un recours administratif.