L'association lyonnaise CANOL s'invite dans la campagne des élections régionales. Elle vient d'épingler la gestion du président sortant. Des analyses financières sérieuses mais qui parfois témoignent d'une équation à courte vue, omettant le rôle des collectivités.
Comme le fait régulièrement l'association de contribuables lyonnaise, CANOL édite une analyse des comptes des collecivités territoriales. Avant les prochaines élections, alors que s'achève la mandature en cours, elle pointe du doigt les comptes de la Région. Et traque les dépenses qu'elle juge excessives ainsi que ce que l'association considère comme des dérapages.
Ainsi, deux grands chapitres ressortent de ce rapport d'une soixantaine de slides : celui des investissements réalisé au cours du mandat, dont le siège du conseil régional à La Confluence, les dépenses effectuées pour les TER. Et un crédit bail souscrit auprès de Dexia pour près de 400 millions d'euros dans son encours d'endettement.
La capacité d’autofinancement de la région qui a baissé ces dernières années de 3,6% entre 2009 et 2014. Elle est aujourd’hui de 362 millions d’euros.
Au titre des dépenses, l'association dénonce le nombre important de subventions. " Les subventions ne sont pas une politique en soi, mais la Région consacre chaque année environ 930 millions d’euros sous forme de subventions ou de dotations diverses à des organismes extérieurs, l’aide la plus importante allant à la SNCF pour la gestion des TER Ces aides représentent 56% de son budget de fonctionnement et 146 € par habitant ", font remarquer les responsables de CANOL. L'association précise que, selon ses analyses,42 associations ont reçu 51 millions d’euros de la part de la Région et 71 millions d’euros de la part d’autres organismes, soit 122 millions d’euros au total. Certaines de ces associations sont, aux yeux de CANOL, des satellites de la Région dont les revenus proviennent essentiellement des collectivités." A se demander si ce sont des bénévoles qui interviennent dans ces structures ou si ce ne sont pas des associations qui suppléent des missions de la collectivité régionale", s'interroge à voix haute Michel Vergnaud, son président qui rappelle que dans ce cas, elles devraient faire l'objet d'une délégation de service public.
Dans un article publié sur son site internet, M Lyon note que " l’association de défense des contribuables du Rhône donne l’impression que chaque sou dépensé est toujours un sou de trop, si bien que l’on se demande si elle n’est pas en vérité une association anti-impôts un poil poujadiste ".
Cette considération d'une gestion de bon père de famille est ardemment revendiquée par Michel Vergnaud. Pour notre confrère M Lyon, il s'agit d'analyser également ce que les aides apportées sous forme de subventions ou d'investissements permettent de faire. Quelles capacités d'effet de levier elles permettent d'obtenir, avec les résultats économiques et sociaux qu'elles sont sensées entraîner.
Débat contradictoire signé Farid Haroud et Pierre Lachaux :