40% des logements des stations françaises ne seraient occupés que 3 semaines dans l'année! Dans la plupart des cas, les propriétaires ne veulent plus s'embêter à chercher des locataires. D'autres ont des appartements en piteux état, difficiles à louer. La lutte contre ces "lits froids" a commencé.
Aujourd'hui dans les stations de sports d'hiver, le foncier vient à manquer. Mais à quoi bon construire encore et encore quand des immeubles entiers restent vides la plupart du temps? C'est la difficile équation des "lits froids" que des stations espèrent peu à peu réchauffer avant de se lancer dans de nouveau projet.
On ne l'imagine pas, mais la sous-occupation représente un coût pour la collectivité. En effet, les appartements ont beau être vide, il faut quand même déneiger, entretenir les voies d'accès.... alors que tout ça ne rapporte pas à la station et à ses commerçants.
Des stations vieillissantes
Ce phénomène des "lits froids" enrhume donc les élus. La faute à qui? En partie aux généreuses mesures de défiscalisation qui ont permis de construire à tour de bras. Mais passé les 9 ou 12 ans de location obligatoire, passé le crédit remboursé, les propriétaires ont tendance à ne plus louer. Des propriétaires qui n'investissent pas non plus pour rénover.
Du coup, les stations sont confrontées à un parc vieillissant, qui ne correspond plus aux attentes et elles n'ont plus la place pour construire!
Des maires aimeraient décrocher un peu plus de pouvoir pour résoudre ce problème. Ils aimeraient notamment que la loi les autorise à recourir à une procédure d'utilité publique pour rénover une résidence, comme c'est le cas lors des rénovations urbaines.
Des solutions?
En attendant, quelques dispositifs ont été mis en œuvre. Aux Ménuires, les propriétaires peuvent être subventionnés lors d'une rénovation. Des subventions versées au 2/3 par la société des remontées mécaniques et pour 1/3 par la municipalité de Saint-Martin-de-Belleville.
Autre innovation, à Méribel. La société des 3 vallées, société d'exploitation des remontées mécaniques des domaine skiable, a carrément racheté une agence immobilière pour juguler ce problème des "lits froids".
Reportage Nathalie Rapuc et Grégory Lespinasse