Nicolas Sarkozy utilise les moyens de son parti pour faire campagne en vue de la primaire, et devrait "faire la différence des genres", par "obligation de décence", a estimé vendredi le député Hervé Mariton. Le maire de Crest (Drôme), lui même candidat, n'a pas mâché ses mots.
"Oui", a estimé Hervé Mariton sur BFMTV, Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains (LR), utilise bien les moyens du parti pour faire campagne en vue de la primaire, sans avoir officiellement annoncé sa candidature.
"La Haute-autorité que j'ai saisie (...) a eu le mérite de dire des choses extrêmement claires. Nicolas Sarkozy est candidat à la candidature, foin d'hypocrisie", a-t-il lancé. "Dès lors qu'il est candidat à la candidature, il est indispensable qu'il respecte, et qu'il respecte mieux, la différence des genres entre président du parti et candidat", a-t-il poursuivi.
Rattrapé par la patrouille en 2012
"Soit il est capable de le faire, et il n'y a pas de problème, il est parfaitement légitime en tant que président du parti, soit il n'est pas capable de le faire et dans ce cas, il y a beaucoup de problèmes", notamment "dans le fonctionnement du parti" ou "les comptes de campagne", a prévenu l'élu de la Drôme. "Nicolas Sarkozy s'est déjà fait rattraper par la patrouille en 2012 avec ses comptes de campagne", a-t-il rappelé.
Les dépenses de Nicolas Sarkozy sont-elles suspectes ? "Si on ne veut pas qu'il soit soupçonné, il faut qu'il soit insoupçonnable. Le plus simple serait qu'il quitte la présidence", a répondu le député LR. "Je pense qu'il y a une obligation de décence", a-t-il déclaré, refusant toutefois de "(s)'ériger en juge". "Ce n'est pas à moi de lui dire de partir", a-t-il dit.
"Quand on veut diriger la France demain, il est important de ne pas jouer, de ne pas être hypocrite. Quand on est candidat on le dit, on ne se cache pas. Le propos de Nicolas Sarkozy consistant à dire "j'ai pris ma décision mais je ne vous dis pas quoi", c'est un gag", a critiqué M. Mariton.