Difficile de faire ses courses, ce vendredi 18 novembre, dans le centre ville de Montélimar dans la Drôme : Une centaine de commerçants du centre ville ont symboliquement baissé le rideaupendant quelques heures. Ils sont en désaccord avec la municipalité depuis plusieurs mois
Ils protestent contre le projet d'implantation d'une galerie commerciale en périphérie.Initiée par l'association montilienne "600 commerces", cette opération "ville morte" a duré deux heures. "Aujourd'hui, les commerces du centre ville ferment les uns après les autres au rythme de une à deux boutiques par mois. Il n'y a plus qu'un seul boucher, deux opticiens sont partis, deux pharmaciens aussi. Dans très peu de temps, on n'existera plus", déclare Henri-Charles Faure, bijoutier depuis quatre générations. "J'ai repris une librairie en dépôt de bilan il y a trois ans. J'ai choisi d'investir à Montélimar car il y a un vrai potentiel", nuance pour sa part Franck Veyrié. "On apporte du lien social. Une galerie marchande ne fera jamais cela (...). On a une municipalité qui n'a pas de regard sur le centre ville", regrette-t-il cependant. "Je voulais agrandir mon établissement. La municipalité ne veut pas de ce projet", regrette encore Florence Supto, propriétaire d'un cinéma.
Imposer plutôt que dialoguer
Au-delà du projet d'implantation de la galerie marchande, qui devrait accueillir 54 boutiques sur 65.000 m2 au nord de cette ville de quelque 36.000 habitants, c'est l'"absence de concertation" dans la politique d'urbanisme du député-maire UDI Franck Reynier "et de vision stratégique" que dénonce dans un tract l'association "600 commerces". Hué par une cinquantaine de commerçants alors qu'il accueillait leur délégation, le maire "est resté sourd" à leurs doléances, selon Fabrice Zangla, président de l'association.Symboliquement, un trousseau rassemblant les clefs d'une centaine de boutiques a été remis à l'édile.
Cette opération à Montélimar intervient après l'annonce par le gouvernement, le 20 octobre, d'une aide d'un million d'euros pour financer
les stratégies de développement urbain et de lutte contre la désertification commerciale dans des agglomérations de taille moyenne.
"Aujourd'hui un local commercial sur dix est inoccupé" et cette "désertification des centres urbains (...) est inquiétante. Il n'est plus possible de continuer", avait déclaré alors la secrétaire d'État au Commerce, Martine Pinville, lors de la remise d'un rapport sur la revitalisation des commerces de centre ville.
Elle a notamment préconisé une concertation plus grande entre les structures publiques, les élus et les organisations de commerçants.
Initiée par l'association montilienne "600 commerces", cette opération "ville
morte" a duré deux heures le 18 novembre de 09H00 à 11H00, durant lesquelles une délégation a été reçue à l'Hôtel de Ville. Reportage de Claire Cherry- et Nicolas FerroPellat
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