Depuis le 18 juillet, face à l'augmentation du nombre de cas de variole du singe, les groupes les plus exposés, notamment les hommes homosexuels à partenaires multiples, peuvent se faire vacciner dans quatre centres hospitaliers d'Auvergne Rhône Alpes.
Une centaine de cas recensés en Auvergne Rhône Alpes, un millier à l'échelon national. La variole du singe gagne du terrain en France. Pour prévenir une épidémie, la vaccination est la solution la plus efficace. Jusqu'au 18 juillet, seules les personnes "contact" de cas avérés avaient la possibilité de se faire vacciner. Mais depuis lundi, le gouvernement a élargi la vaccination aux groupes de population les plus à risque, notamment les homosexuels masculins ayant des partenaires multiples.
Vacciner les populations à risque pour casser l'épidémie
La variole du singe n'est pas à proprement parler une maladie sexuellement transmissible mais son mode de transmission est liée au contact cutané. Ses principaux symptômes : une fièvre et des éruptions de boutons. On peut être contaminé soit par contact épidermique soit par les postillons et les éternuements d'une personne malade. Le docteur Thomas Perpoint, chef de service adjoint du service de maladies infectieuses de l'hôpital de la Croix Rousse à Lyon précise "qu'aujourd'hui elle concerne d'abord une population spécifique, les homosexuels masculins à partenaires multiples et les personnes en situation de prostitution. Ce sont ces personnes à risque qu'il faut vacciner en priorité pour éviter que l'épidémie se développe".
Depuis lundi dernier, en Auvergne Rhône Alpes, quatre centres de vaccination spécifiques sont ouverts à Clermont-Ferrand (dispensaire Emile Roux), Grenoble (Centre Départemental de Santé) et Lyon, qui dispose de deux centres, l'un à l'hôpital Edouard Herriot et l'autre à l'hôpital de la Croix Rousse. "On a mis en place un système de rendez-vous via internet sur ces deux centres de dépistage gratuit " explique le docteur Perpoint. "La demande est forte et dès l'ouverture lundi, la plupart des rendez-vous ont été attribués mais il reste encore des créneaux libres. Ensuite tout va dépendre du nombre de doses de vaccin qui seront mis à disposition, mais ça c'est une prérogative gouvernementale..."
Le vaccin contre la variole humaine efficace et bien toléré
Il ne s'agit pas d'un vaccin spécifique, c'est le vaccin contre la variole humaine qui est utilisé avec une efficacité quasi totale contre la variole du singe. La variole humaine a été officiellement considérée comme éradiquée en 1979. "Le vaccin a été conservé pour lutter contre un risque de réémergence de la variole à partir d'un acte bioterroriste. Mais on se rend compte aujourd'hui qu'il peut répondre à d'autres risques d'émergence, comme celui de la variole du singe" complète Thomas Perpoint qui tient à souligner que "ce vaccin est à la fois très efficace et parfaitement bien toléré".
Une variole du singe qui pourrait bien changer de nom, puisqu'elle touche aussi la population humaine. C'est l'une des questions qu'examinera le 21 juillet le comité d'urgence de l'Organisation Mondiale de la Santé pour déterminer les moyens de juguler la variole du singe avant qu'elle n'atteigne le stade épidémique.