La Saison d'Eté de l'Opéra de Vichy s'est ouverte mardi soir par une salle comble et des applaudissements à tout rompre pour "Roméo et Juliette" du ballet PRELJOCAJ, l'un des plus grands chorégraphes contemporains. Les décors et les costumes sont signés par le dessinateur Enki Bilal.
Vérone au travers d'un univers concentrationnaire. Ici, pas de balcon, pas de Montaigu et Capulet, mais deux classes sociales rivales qui s'opposent.
Vingt-cinq ans après sa première création, la chorégraphie de Preljocaj plonge Shakespeare dans un état d'urgence. Une vision radicale scandée par la rythmique implacable de Prokofiev.
"On est dans un univers beaucoup plus sombre, plus austère aussi. La mise en scène et les décors d'Enki Bilal vont aussi dans ce sens. Il n'y a pas les deux familles, les deux clans qui se confrontent dans des histoires et des intrigues. Là, il s'agit plus de classes sociales, d'opression et d'opressés", analyse Youri Aharon Van Den Bosch, l'assistant chorégraphe du Ballet Preljocaj
Sur scène, la milice des consciences combat une liberté essentielle : celle d'aimer. Cette union impossible entre ces deux êtres, Roméo et Juliette, est un thème éternel pour tous les jeunes danseurs qui incarnent des amants mythiques.
La quête éperdue de l'autre, la peur terrifiante de le perdre : dans chaque duo, Angelin Preljocaj sublime chaque geste, jusqu'à la scène finale où les amants meurent enlacés. Un moment de calme avant que le public, à son tour, ne puisse faire part de son émotion.
![](https://assets.webservices.francetelevisions.fr/v1/assets/images/c1/e3/0b/c1e30b9c-0883-4ca5-bdf3-8612513a47a0.jpg)