Au lendemain de l'effondrement du glacier de la Marmolada, les secours italiens sont toujours à la recherche d'éventuels survivants dans la gangue de glace et de roches éboulées. Des rescapés évoquent "un bruit sourd" puis une "mer de glace" déferlant à flanc de montagne.
Une faille béante au cœur d'un géant. Une partie du glacier de la Marmolada s'est effondrée dimanche à cause de la canicule, faisant au moins six morts et huit blessés. Les opérations de recherches d'éventuels survivants sont en cours ce lundi, au lendemain de la catastrophe.
Un record de température de 10 °C a été enregistré la veille de la catastrophe au sommet du glacier, le plus grand des Alpes italiennes, fragilisé par le réchauffement climatique depuis des décennies. La vague de chaleur précoce qui accable toute la péninsule italienne n'a fait qu'accélérer sa fonte.
Les secouristes ont déployé dans la nuit des drones équipés de caméras thermiques, espérant localiser d'éventuels survivants dans la gangue de glace et de roches éboulées, a indiqué à l'AFP le maire de la localité de Canazei, Giovanni Bernard. "Ce sont des conditions dangereuses pour les secouristes" qui ne peuvent progresser à pied.
Des hélicoptères survolaient aussi la zone. La porte-parole des secours, Michela Canova, a indiqué que le décompte des victimes était toujours de six morts et huit blessés. Selon l'agence de presse Ansa, au moins trois Italiens et un Tchèque font partie des alpinistes tués dans l'avalanche.
Le responsable de la protection civile dans la province de Vénétie, Gianpaolo Bottacin, a également évoqué "des disparus" sans toutefois vouloir en préciser le nombre. "Nous avons trouvé les corps, dans un amas de glace et de débris répandus sur plus de 1 000 mètres", a témoigné Gino Comelli des secouristes en haute montagne, cité par le quotidien Corriere della Sera.
"Une mer de glace a déferlé"
Les secours alpins ont activé un numéro vert pour permettre des signalements aux personnes restées sans nouvelles de proches partis en excursion sur le glacier. Le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, devait se rendre sur place dans la matinée.
L'effondrement de la Marmolada "est la conséquence des conditions météorologiques actuelles, c'est-à-dire un épisode de chaleur précoce qui coïncide avec la problématique du réchauffement climatique", a expliqué à l'AFP le professeur Massimo Frezzotti, du département des sciences de l'université Roma Tre.
"C'est un miracle que nous soyons en vie", a expliqué Stefano Dal Moro, un ingénieur qui se trouvait sur le glacier avec un ami israélien. "Il y a eu un bruit sourd, et c'est à ce moment qu'une mer de glace a déferlé. Il est inutile de courir, tout ce que vous pouvez faire est de prier", a-t-il raconté au Corriere della Sera. Le glacier s'est effondré près du lieu-dit Punta Rocca, le long de l'itinéraire normalement emprunté pour atteindre son sommet.