Le quartier de La Villeneuve fête cette année ses 40 ans. Achevé en 1973, il a depuis été au coeur de l'actualité grenobloise à de nombreuses reprises. Dans 10 mois, une partie du quartier sera détruite. Les travaux ont déjà débuté.
Lors d'une conférence donnée en 2004 à Grenoble, Jean-François Parent, l'un des concepteurs du projet déclarait : "l'approche du nouveau projet se [voulait] révolutionnaire : une équipe d'architectes, mais aussi de sociologues, d’urbanistes, d'enseignants, installée sur place et non télécommandées depuis Paris" ont participé à l'aventure. Dans les années 70, alors que certaines grandes villes françaises manquent cruellement de logements, le quartier de La Villeneuve se veut un exemple de modernité.C'est entre mai 72 et décembre 73, que la première moitié du quartier Villeneuve, soit 2200 logements, est mise en service. Le quartier se veut "mixte". Les populations sont effectivement très hétérogènes dès le départ mais les années 80, marquées par la crise, viennent mettre à mal l'équilibre fragile de l'ensemble urbain. La mixité sociale est mise à mal par la paupérisation de la population résidente de La Villeneuve. Les infrastructures se détériorent et les rénovations se font trop rares.
Intervenants : Lise Leider, Collectif "Vivre à Villeneuve" - David Bodinier, Les Ateliers Populaires de l'Urbanisme - Pierre Payrard, Directeur d'Actis, bailleur social du 50 galerie de l'Arlequin
La Villeneuve dans la rubrique faits-divers
Dans les années 2000, le quartier est au coeur de tristes faits-divers. En 2010, un braquage a lieu au casino d'Uriage-les-Bains, situé à quelques kilomètres de Grenoble. L'un des agresseurs est tué par la BAC au cours d'une course-poursuite dans le quartier. S'en suivent de violents affrontements entre manifestants et policiers. Des casseurs mettent le feu à un magasin et incendient une quarantaine de voitures stationnées près des immeubles.
Depuis, la municipalité envisage des travaux afin de briser l'effet cloisonnant des tours. En effet, ces dernières sont disposées de telle manière qu'elles créent un espace clos (visualiser sur une carte), rendant l'accès difficile, notamment pour les pompiers ou les forces de l'ordre. La déconstruction de l'immeuble 50 de l'Arlequin a débuté afin d'ouvrir le quartier sur l'extérieur. Les travaux doivent durer plusieurs mois et les avis des résidents sont partagés.
