150 chaînons humains pour les otages du Sahel, à Orléans

150 personnes (chiffre police) se sont rassemblées au pied de la Cathédrale d'Orléans pour une chaîne humaine de soutien aux otages, retenus au Sahel depuis 1000 jours. A Paris, l'épouse de Daniel Larribe, Françoise, capturée avec son époux et libérée en février 2011, participait au rassemblement.

Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret ont été enlevés le 16 septembre 2010 au Niger par Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Mille jours après l'enlèvement des otages du Sahel, leurs proches se sont rassemblés simultanément ce samedi dans plusieurs villes de France, dont Orléans. La veille, une plainte a été déposée par l'une des familles pour dénoncer de possibles manquements à la sécurité de leur employeur au Niger. 

Claude Larribe dénonce "une profonde inaction des pouvoirs publics"

A Saint-Céré (Lot), dont est originaire Daniel Larribe, un millier de personnes se sont réunies devant la mairie de ce village de 3.500 habitants. Claude Larribe, le frère de Daniel, a assuré que la "discrétion" des pouvoirs publics "cachait une profonde inaction". Selon lui, "tous les Etats, même les plus fermes, trouvent toujours, quand ils l'ont décidé, des voies de dialogue et de négociation dans le respect des principes étatiques". "Il faut que le Président de la République le décide vite : il peut et doit le faire", a insisté Claude Larribe.

"Mille jours, c'est un cap insoutenable mais l'espoir est toujours là de les retrouver vivants", a déclaré Aurélien Pigeat, neveu de Daniel Larribe, parmi les quelque 200 personnes réunies devant l'Hôtel de Ville de Paris. Une telle durée "donne tort à la stratégie du silence".

Combattre le silence

Plus tôt dans la matinée, Maître Olivier Morice, l'avocat du père et du frère de Pierre Legrand, Alain et Clément Legrand, avait souligné lors d'une conférence de presse que leur plainte constituait une "étape supplémentaire, qui permettra de conduire à la désignation de magistrats instructeurs qui deviendront les interlocuteurs des familles". Cette plainte vise à obtenir des informations sur la détention de Pierre Legrand. Elle vise aussi à dénoncer de possibles manquements à la sécurité d'Areva et d'une filiale de Vinci, son employeur. Elle marque, a souligné Me Morice, l'exaspération de la famille Legrand face à l'inertie des pouvoirs publics".

La plainte, une initiative qui divise

Lors de la conférence de presse, Alain Legrand a lâché : "Au bout de mille jours, on ne sait rien mais on veut comprendre, on veut savoir la vérité, s'il y a eu des fautes et qui a fauté". Mais ce dépôt de plainte n'a pas fait l'unanimité, même à l'intérieur de la famille. "La priorité est de les sortir, je ne sais pas si cette plainte va aider", disait ainsi lors du rassemblement à Paris Pascale Robert, la mère de Pierre Legrand.

A Nantes, René Robert, le grand-père de Pierre Legrand, a lui aussi déclaré: "C'est une démarche que je n'aurais pas faite, parce que la priorité est à la libération des otages". Frédéric Cauhapé, beau-frère de Marc Féret, a assuré que les "autres familles sont mobilisées actuellement uniquement pour les ramener", "On verra plus tard pour établir les responsabilités", sans toutefois condamner la démarche de la famille Legrand.
Me Morice a concédé qu'il "pouvait y avoir des sensibilités différentes" entre les proches, mais "qu'il y a avait une souffrance très forte des familles par rapport au silence assourdissant" des autorités. "La seule réponse officielle, a-t-il poursuivi, a été de dire qu'aucune rançon ne sera versée".

Le président François Hollande avait expliqué le 19 avril que la France ne versait pas de rançons pour la libération de ses otages, ajoutant que la France "ne cède pas sur les principes" et que "c'est en étant le plus discrets possible que nous pouvons être le plus efficaces".


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