A Saint-Pierre-des-Corps, le chef de l'une des meilleures tables tourangelles cultive son jardin secret. Un potager où poussent des herbes rares et des légumes un peu trop oubliés qu'il servira aux clients du Saint-Honoré.
Son potager, il y passe environ trois heures chaque jour. Le temps qu'il faut pour voir pousser les produits qui composent la carte de son restaurant : frais, de saison, et du terroir !
Car Benoît Pasquier s'est aussi donné une mission : sauver de l'oubli des variété anciennes typiques de l'Indre et Loire quasiment disparues.
Dans le potager de Benoît, à deux pas de la Loire, le melon sucrin de Tours ou les haricots flageolets de Touraine se sentent comme chez eux !
La passion du jardin, une histoire de famille
Entretien : Nathanaël LemaireD’où vous vient cette passion pour le potager ?
C’est une transmission familiale. Mes parents avaient un jardin, des volailles, des moutons, on avait pas mal d’animaux à la maison. On faisait notre miel, et beaucoup d’autres choses par nous-mêmes … C’est un héritage !Aujourd’hui, on parle beaucoup des circuits courts, des locavores, c'est-à-dire manger local, est-ce que vous avez le sentiment d’être tendance ?
Tendance, je ne sais pas, pour moi c’est un grand mot ...
J’ai une seule logique de travail, c’est la mienne ! Je ne dis pas que c’est la meilleure, mais je ne me verrais jamais travailler des fraises au mois de décembre, ou des choses comme ça. Pour moi ce n’est pas logique.
Quelle est alors votre logique ?
Les vraies saveurs au moment voulu, au moment où ça pousse sur notre territoire…Il y a encore des graines de melon sucrin de Tours, mais si les gens ne cherchent pas à exploiter cette variété ancienne, elle va complètement disparaitre, et pour qu’elle ne disparaisse pas il faut continuer la production, et garder cet enracinement local sur les produits.
Donc si on veut garder notre patrimoine, il faut le manger ..
Bien sur il faut le manger … Pour pouvoir récupérer les graines !L'été au jardin, une série proposée par Nathanaël Lemaire et Yves Le Bloa