Quatre électeurs de Joué-lès-Tours ont déposé une requête en annulation du second tour des municipales dans la commune, invoquant la diffusion avant le scrutin d'un tract relayant des rumeurs autour de la théorie du genre.
Le recours a été déposé vendredi 4 avril au tribunal administratif d'Orléans. Les électeurs pointent du doigt la distribution, entre les deux tours des élections municipales, d'un tract accusant l'ancien maire socialiste Philippe Lebreton de vouloir imposer la théorie du genre dans les écoles s’il venait à être élu.
"Ce tract a été un scandale dans son contenu, dans le moment de sa diffusion. Et, en particulier, par le fait que matériellement l'ancien maire n'avait plus la possibilité de répondre", a expliqué à l'AFP Jean-Marc, l'un des quatre signataires. "Nous agissons pour le droit et rien que pour le droit, c'est un recours demandé par des citoyens qui connaissent le droit. Et non un acte politique", a-t-il ajouté. Le tribunal administratif d'Orléans a trois mois pour statuer.
Le tract
Distribué dans les boîtes aux lettres d'un quartier de la ville dans la nuit du jeudi au vendredi précédant l'élection, le tract appelait à voter Frédéric Augis. Il évoquait "la théorie du genre" et sous-entendait que Philippe Le Breton l'imposerait dans les écoles de la commune.Sur le logo de la liste "Une nouvelle ambition pour Joué" conduite par le candidat d'Union de la droite, Frédéric Augis, figurait notamment sur le tract. Frédéric Augis, élu maire de Joué-lès-Tours au second tour avec 44,84% des voix, a nié être l'auteur du tract, et n'a pas souhaité s'exprimer davantage.
Au même moment, une école de la commune faisait l'objet d'accusations mensongères de la part du mouvement Journée de Retrait de l'Ecole (JRE).
Le rectorat de l'Académie de Tours-Orléans avait d’ailleurs annoncé avoir porté plainte pour diffamation contre la JRE, qui accusait une institutrice de cette école d'avoir incité deux enfants à se livrer à des attouchements.