Florence Foresti fait le spectacle... "Madame", l'excellence de la quarantaine

Deux soirs à Orléans dans un Zénith plein à craquer, avant de filer sur Rouen, Florence Foresti, la quarantaine épanouie, raconte le monde dans lequel on vit. A travers elle, on rit de nous.

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Se rendre à un spectacle de Florence Foresti c'est comme aller passer un dimanche en famille. On la connaît la cousine Flo : même un jour de coup de mou, elle est capable de nous sortir de la grisaille. Et puis on l'a vu grandir, évoluer. On l'aime cette cousine. La dernière fois qu'elle nous avait invitée, certains étaient restés un peu sur leur faim, mais personne n'avait trop rien dit en fait. On n'avait pas pu en dire du mal. Même un tout petit peu. 

 

Dur d'être une mère parfaite

Parce que la cousine Flo c'est un personnage. Elle vient d'avoir 40 ans. Aujourd'hui, avec une vie de mère de famille qui lui cause toujours autant de soucis pour notre plus grand plaisir, elle pose un regard différent sur le monde. Elle mange bio, elle a arrêté de fumer, elle s'est mise au yoga. Comme beaucoup d'entre nous. Elle est revenue de ces idées toutes faites et de ses certitudes. Elle a lâché prise aussi. Comme nombre de quadra. Elle rigole de tous ces plaisirs qui possèdent un revers et balance comme un bilan d'étape : "Avoir été amoureux, avoir vu un bon film et mangé une bonne pizza", c'est avoir fait le tour.
 
Elle a beaucoup de talents la cousine Flo, à commencer par celui de raconter nos vies au travers de la sienne. De nous faire exploser de rire en nous regardant dans son miroir ; sans condition, sans concessions. En grandissant, elle a acéré son regard sur ses travers. Sur nos travers. Elle excelle dans l'art de souligner nos insatisfactions, notre incapacité à dire merci. Elle crie avec talent notre devoir d'être ébaubis par la vie, de reconnaître enfin la chance que nous avons et parvenons si mal à voir.
 

Elle nous ressemble tous et plus encore à nous les filles.

Elle nous ressemble tous et plus encore à nous les filles. Celles qui ont passé la quarantaine. Celles qui ne se la "pètent" pas et celles qui abordent ou découvrent les joies de la cinquantaine : libérées enfin des enfants, "une nouvelle adolescence avec carte de crédit".

 

Le gang des strings

Et puis en mûrissant, dans l'excellence de la quarantaine, la Forest a ciselé ses textes, et avance la parole libérée. Une parole joyeuse qui fait rire autant qu'elle assène les coups. Sur la place et le rôle des femmes par exemple. En pointant le machisme, perpétué par les femmes elles-mêmes, avec "la Supériorité de la génitrice de mâles". Et les jeunes filles qui sont les premières à perdre la bataille du paraître autant que celle de l'Être.

Difficile de trouver des repères féminins pour sa fille de sept ans face à la jeune génération qui a renoncé au respect d'elles-même pour faire parler. Dans la sphère de la musique : Le "gang des strings, avant de porter la parole, faudrait porter une culotte". "Chanteuses à voix ? Non. Chanteuses à texte ? Non plus. Chanteuses à poil !" Surenchère de nudité, de vulgarité, de comportements pornos. Terrorisme de la maigreur... 
 
Une heure et demie de prestation seule en scène sans une pause, sans la moindre gorgée d'eau. Tour à tour, elle nous divertit, nous fait sourire ou éclater de rire ; nous émeut aussi. 
 

Signoret, Girardot, Arletty, ses modèles

"En vieillissant je me rapproche de mes icônes, de mes modèles". Et de citer Fanny Ardant, Simone  Signoret, Annie Girardot et Arletty. Et de s'interroger sur ce que pourraient dire aujourd'hui "Les Anciennes". Elle les imite avec tendresse et justesse. Une référence d'amour, de respect ; un décor familier, familial.
 
On vous l'a dit, elle est comme ça la cousine Flo. 


Féministe affichée "Le phénomène 'Connasse', ça ne me fait pas rire, c'est sexiste !"

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