3 questions sur "Le jour d'après", la plateforme collaborative qui imagine l'après-coronavirus

Lancée le 4 avril par une soixantaine de députés dont 2 ex-marcheurs, l'initiative est soutenue en région par la députée du Loiret Caroline Janvier.

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"Réaliser un entretien psychologique obligatoire aux élus", arrêts maladie ré-interprétés comme des "failles de management", "interdire les allers-retours public - privé des hauts fonctionnaires", "fabriquer nos médicaments sur le sol européen"... Toutes ces idées sont issues d'une même plateforme : "Le jour d'après".

Alors que plus de 4000 propositions sont déjà en ligne, la députée LREM du Loiret Caroline Janvier présente cette plateforme collaborative créée le 4 avril, qui veut pousser l'espoir d'un futur différent pour nos sociétés.
 

France 3 : comment est née cette initiative ?


Caroline Janvier: Elle est née de trois parlementaires, Mathieu Orphelin, Paula Forteza et Aurélien Taché, dont deux sont des ex-LREM. Ils ont souhaité y associer d'autres députés, de différents groupes (Libertés et Territoires, MoDem, Parti Socialiste...). Il s'agit de réfléchir à la façon dont on va envisager l'après-coronavirus, en se disant que cette épidémie va changer nos comportements. Nos modes d'alimentation, de travail... On ne peut pas repartir sur les mêmes grilles de lecture.
 

Y-a-t-il des propositions qui ont attiré votre attention ?


On est contents car c'est un vrai succès, on est à plus de 4000 contributions aujourd'hui. Beaucoup de propositions concernent les modes de consommation. J'ai le sentiment que les gens tirent déjà des leçons de ces quelques semaines de confinement. Ils veulent pérénniser certaines choses, notamment le fait d'avoir une consommation plus locale, plus de circuits courts...

Il y en a d'autres qui concernent la situation sanitaire, le fait qu'on doive avoir plus d'autonomie sur le bien public qu'est la santé. D'autres pensent au travail, au télétravail... On a 11 thèmes en tout.


Après la crise des gilets jaunes, les cahiers de doléances portaient des revendications très sociales, qui n'ont pas infusé dans la politique d'Emmanuel Macron. Pourquoi serait-ce le cas cette fois ?


D'abord parce que, sur le plan économique, la crise va avoir un effet majeur et beaucoup d'argent va être injecté. L'idée, c'est que cet argent ne serve pas à restaurer le système d'hier, mais qu'on en profite pour investir dans quelque chose de plus durable. Qu'on parte sur des entreprises, sur des écosystèmes plus solidaires, plus durables.
 
France 3 : Pourtant, on nous parle déjà de travailler plus, un refrain que les Français connaissent déjà...

Le gouvernement s'est exprimé, mais c'est surtout la prise de parole de Geoffroy Roux de Baisieux [le patron du MEDEF, ndlr] qui a fait polémique.

Effectivement, on va avoir des mois difficiles pour les entreprises, une crise sans précédent et on veut éviter les faillites en cascades, puisqu'une entreprise qui dépose le bilan entraîne ses clients et fournisseurs. Reconstruire notre modèle demandera de l'énergie. Nous, notre idée n'est pas de retomber dans une logique productiviste. La vraie question c'est comment on travaille, et quel système de production on favorise.
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