Le 11ème programme d'intervention (2019-2024) de l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne représentera 2 milliards 270 millions d'euros investis pour 8 régions, de l'Auvergne à la Bretagne. Le Centre-Val de Loire a deux axes d'action : l'amélioration des réseaux et la qualité de l'eau.
C'est un programme ambitieux que les instances de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne ont présenté ce mardi au sein de leur siège à Orléans.
D'abord le budget global, 2,27 milliards d'euros, peut impressionner en ces temps de disette financière. D'ailleurs le ministère de l'Economie a tenté, cet automne, d'en capter une partie pour contribuer à l'effort de réduction des déficits publics.
Le Comité de Bassin Loire-Bretagne, le parlement de l'Agence de l'Eau, a défendu son trésor bec et ongles et fini par obtenir gain de cause en raison des enjeux majeurs de ses domaines d'intervention.
Une victoire remportée grâce à un slogan percutant : sans eau de qualité pas de développement économique.
Sur la base de ce postulat, "pas d'eau, pas de développement", le président du Comité de Bassin Loire-Bretagne, Thierry Burlot, a rappelé un chiffre alarmant.
En centre-Val de Loire seules 21% des eaux de surface étaient considérées bonnes ( conformes à la directive européenne sur l'eau adoptée en 2000) selon les chiffres datés de 2013.
En 2019 ce chiffre n'a guère évolué (le bilan sera rendu public à la fin de l'année) et rend l'objectif de la France, 50% de "bonnes eaux" en 2021, extrêmement incertain.
L'Agence Loire-Bretagne lance donc un appel à la mobilisation de tous les acteurs concernés par la qualité de l'eau et en premier lieu au secteur agricole.
En Centre Val-de Loire l'agriculture est une cause pééminente de la médiocre qualité des eaux de surface selon Thierry Burlot, le président du Comité de Bassin Loire-Bretagne.
L'interdiction des produits phytosanitaires pour les particuliers au 1er janvier, après les efforts faits par les collectivités locales, laisse l'agriculture en première ligne de ce combat pour la qualité de l'eau.
Dans son 11ème programme l'Agence de l'eau Loire-Bretagne va continuer à financer les actions des agriculteurs, à hauteur de 2,6 millions d'euros par an, désirant réduire leur consommation d'intrants.
L'autre versant du programme 2019-2024 est l'amélioration des réseaux de distribution et de traitement de l'eau.Lors du précédent programme 200 stations d'épuration ont été réhabilitées, ce qui représente 20% du parc existant en Centre-Val de Loire, cet effort sera poursuivi.
Le rendement des réseaux d'eau potable fera aussi l'objet de l'attention de l'Agence.
Les fuites sont encore très importantes dans certains départements.
Le sud de l'Eure-et-Loir (le nord étant couvert par l'Agence Seine-Normandie), le Cher et l'Indre ont des rendements inférieurs à 75%, ce qui signifie que 25% de l'eau potable, pourtant payée par les contribuables, n'atteint jamais le consommateur.
Pour obtenir des avancées dans tous les dossiers du 11ème programme l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne ira au-devant des porteurs de projet (collectivités, communes, associations...) le 20 mars lors d'une présentation effectuée au Centre de Congrès de Vierzon (18).L'agence de l'eau Loire-Bretagne, c'est quoi ?
C'est un établissemnt public de l'Etat. Son rôle est de gérer la ressource en eau, de préserver les équilibres écologiques et les milieux aquatiques et de lutter contre les pollutions. Elle apporte aux élus et aux usagers du bassin une vue d'ensemble des problèmes liés à la gestion de l'eau et leur donne les moyens financiers pour mettre en place des actions cohérentes de protection de la qualité de l'eau.Un vaste bassin, des sources de la Loire et de l'Allier jusqu'au Finistère
Le bassin Loire-Bretagne couvre 155 000 km2, soit 28 % du territoire.8 régions et 36 départements
7 000 communes et 12,7 millions d'habitants
2 600 km de côtes soit 40 % de la surface maritime
Budget pour 2017 : 431 millions d'euros