Après Blois, Tours et Orléans, les avocats du barreau de Châteauroux ont voté mardi matin, à l'unanimité, le principe de la grève illimitée. Il s'agit pour la profession de marquer son hostilité à la réforme de l'aide juridictionnelle, adoptée jeudi dernier.
Le mouvement de contestation des avocats prend de l'ampleur. Mardi matin, 141 des 164 barreaux de France étaient en grève a indiqué le Conseil national des barreaux (CNB).
En région Centre-Val de Loire, après Blois, Tours, et Orléans, le barreau de Châteauroux a rejoint le mouvement de contestation. Conséquence, aucun avocat commis d'office n'est désigné tant que la grève perdure. Ce qui entraîne le renvoi des affaires. Comme à Orléans où une dizaine d'audiences ont été suspendues aujourd'hui. Le mouvement risque à terme de paralyser le système judiciaire tout entier.
L'impôt "Taubira"
Pomme de discorde avec la profession, l'article 15 du projet de loi de finances voté le 15 octobre dernier. Il prévoit, entre autres, un prélèvement de cinq millions d'euros en 2016 et dix millions d'euros en 2017 sur les intérêts de fonds placés dans des caisses (Carpa) gérées par les avocats pour assurer le financement de l'Aide juridictionnelle. Les avocats, qui ont fustigé un "passage en force" de la ministre, dénoncent aussi une baisse globale des revenus des robes noires, avec une baisse des indemnités attribuées aux principaux actes comme les divorces, les prud'hommes, les gardes à vue -- qui passe par exemple de 300 euros à 180 pour 24 heures, "inférieur au Smic horaire" selon une avocate.
Le CNB doit être reçu mercredi au Ministère de la justice.
►video : reportage à Châteauroux de C.Lacroix et M.Movsissian.
Intervenant : Daniel Guiet, Bâtonnier du barreau de Châteauroux