La 15ème journée nationale de réflexion sur le don d’organes a lieu ce lundi 22 juin. L’Agence de biomédecine appelle à cette occasion les Français à dire à leurs proches s’ils souhaitent, ou non, donner leurs organes.
Depuis lundi matin, l’Agence de la biomédecine diffuse sur internet une courte vidéo, au principe décalé, simple et efficace, intitulée « The man who died the most in movies » (comprenez « L’homme qui meurt le plus souvent dans les films »). On y voit un acteur jouer à plusieurs reprises sa propre mort devant des caméras de cinéma.
Dites à vos proches si vous êtes pour ou contre le don d’organes"
Empalé, pendu, fusillé… peu importe, l’homme se relève toujours pour enchaîner les scènes et les morts scénarisées, jusqu’au message final : « Pour tous ceux qui ne meurent qu’une fois, dites à vos proches si vous êtes pour ou contre le don d’organes ». Le clip est essentiellement destiné à sensibiliser les 15-25 ans sur la question, et a été réalisé à l’occasion de la journée nationale de réflexion sur le don d’organe et la greffe et de reconnaissance aux donneurs.
Une majorité des Français favorables au don d'organes
Créée il y a quinze ans, cette journée est avant tout une invitation au dialogue. Car, si une grande majorité des Français se montrent favorables au don d’organes, beaucoup ne pensent pas à exprimer leur position sur le sujet à leurs proches. Or, c’est vers ces derniers que les médecins se tournent en cas de décès, et, au vu de la législation actuelle, ce sont eux qui ont le dernier mot sur le prélèvement d’organes. En l’absence de directive précise laissée par le défunt, la famille, souvent en état de choc, peut être tentée d’opter pour un refus « par précaution », quand bien même la personne concernée aurait accepté le don. Selon l’Agence de la biomédecine, près d’un prélèvement possible sur trois est aujourd’hui refusé.Seul un tiers des demandeurs greffés en région Centre en 2014
Un ratio trop élevé pour permettre à tous les demandeurs de bénéficier d’une greffe. En effet, si le nombre de greffes a augmenté de 26 % en France sur les dix dernières années, le nombre de personnes en attente d’un greffon a explosé dans des proportions bien plus importantes, passant de presque 12.000 en 2005 à plus de 20.300 en 2014. Si bien que les dons sont insuffisants pour satisfaire toutes les demandes.Durant l’année écoulée, en France, seuls 5.357 personnes ont bénéficié d’une greffe sur 20.311 patients en attente. Dans notre région, deux tiers des demandeurs n'ont pas pu être greffés sur cette même année 2014. 23 personnes sur liste d’attente sont décédées avant d’avoir pu être opérées.
La carte de donneur n'a pas de valeur légale
Des chiffres d’autant plus regrettables que la technique de la greffe est de mieux en mieux maîtrisée, et qu’elle peut permettre de sauver de plus en plus de patients. Tout l’enjeu de cette journée réside donc dans la sensibilisation des Français, qui sont invités à exprimer leur volonté à leurs proches.Rappelons que les personnes ne souhaitant pas être prélevées de leurs organes peuvent s’inscrire sur un registre national des refus. Pour les autres, il est possible de recevoir une carte de donneur. Même si elle n’a pas véritablement de valeur légale, cette carte peut informer proches et médecins du consentement de son détenteur.
► Pour en savoir plus : Don d’organes.fr
► Pour demander sa carte de donneur