Aujourd'hui, vendre une pomme coûte de l'argent. Vendredi 13 janvier les arboriculteurs du Cher déversaient leurs pommes devant les centres logistiques des grandes surfaces pour se faire entendre.
Il fait encore nuit noire lorsque le cortège de tracteurs commence sa déambulation, ce vendredi 13 janvier. Les centres logistiques des grandes surfaces de Bourges sont alors bloqués. Plusieurs tonnes de pommes pourries et d'arbres fruitiers sont déversés, à grand coup de remorques pleines. Plus tôt dans la semaine, ils avaient arraché plusieurs vergers.
Face aux responsables des centres d'achats, le discours est clair : "Il faut qu'on ait un prix d'achat qui nous permette de payer nos salariés, comme vous !"
Vendre à perte
Pascal Clavier est arboriculteur et membre de la FDSEA du Cher détaille : "Le prix payé aux agriculteurs est aujourd'hui inférieur à nos coûts de revient, sans tenir compte des augmentations". En clair, vendre les pommes fait perdre de l'argent aux professionnels, d'autant plus avec l'inflation grandissante.
Dans les rayons des magasins pourtant, le prix des denrées augmente pour les clients. Définitivement, la calculatrice fonctionne mal.
Arboriculteurs décimés
En quinze ans, le nombre d'arboriculteurs du département s'est réduit à peau de chagrin, passant de 150, à une trentaine. Ceux qui s'installent sont rapidement en difficulté, comme Louis Demoule, arrivé depuis un an à Saint-Palais "suite à toutes les augmentations des matières premières, les intrants, l'énergie, on aimerait bien que les grandes surfaces fassent un effort pour qu'on puisse faire face."
Un accord semble avoir été trouvé avec l'enseigne Carrefour. Les arboriculteurs préviennent, si ils ne sont pas entendus, ils reviendront.