C'est l'un des romans francophones les plus populaires et les plus traduits : Le Grand Meaulnes aurait été inspiré par Jeanne Berland, qui repose aujourd'hui à Saint-Amand-Montrond.
"Voici le bonheur, voici ce que tu as cherché pendant toute ta jeunesse, voici la jeune fille qui était à la fin de tous tes rêves !" écrit Alain-Fournier en 1913 dans Le Grand Meaulnes. La jeune fille, semble-t-il, était originaire du Cher. La ville de Saint-Amand-Montrond, dans un communiqué, livre le fruit de recherches entamées à l'automne 2020.
"Pierre Allart, médiateur du patrimoine de la Ville de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, étudie un registre d’état civil. Il y découvre alors fortuitement qu’une certaine Jeanne Berland est inhumée au cimetière des Grands-Villages." Il fait le lien avec la biographie d'Alain-Fournier, Le frémissement de la grâce, où il est déjà question d'une Jeanne Berland.
"La petite Jeanne à la jolie frimousse"
Elle est décrite dans cette biographie comme "une source d’inspiration pour l’auteur mais aussi "un amour impossible et sublimé", à l'origine de l'intense sentiment amoureux qui traverse l'oeuvre. Selon les recherches menées par la ville, Jeanne Berland serait née en 1886, la même année qu'Alain-Fournier. C'est ensuite lui qui aurait emménagé dans sa ville natale, Epineuil-le-Fleuriel, afin d'intégrer l'école primaire.
"C’est donc certainement très jeune que le futur auteur du Grand Meaulnes y rencontre la petite Jeanne à la jolie frimousse et aux cheveux bouclés dont la beauté est immortalisée dans son chef-d’œuvre" estime Pierre Allart, le médiateur du patrimoine.
Jeanne Berland aurait également inspiré la mythique scène du Grand Meaulnes, où le héros assiste à une fête pleine d'enfants au château de Sainte-Agathe. En effet, la famille de la jeune femme exerçait comme régisseurs du château de Cornançay, à proximité d'Epineuil. "Durant l’enfance de l’auteur en 1896, il y eut à Cornançay une merveilleuse fête donnée pour les enfants des environs en l’honneur de la naissance de la fille du vicomte de Fadate" recense la ville de Saint-Amand-Montrond, entre autres détails troublants.
Décédée en 1934, Jeanne Berland, avec cette découverte, gagne sa place dans la mémoire collective de la ville où elle repose.