Qui remplace les agriculteurs qui partent en vacances ?

Dans le Cher, en Centre-Val de Loire, seule une petite trentaine d'agents suppléants est dépêché sur les 500 exploitations adhérentes du département. Comment le dispositif s'organise-t'il ?

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Méreau, dans le Cher. Combinaison de travail et bottes aux pieds, Pascal Bonet s'attelle à la tâche dans sa ferme, en silence. Sans broncher. Eleveur de vaches laitières, Pascal Bonet manie la fourche, nourrie ses vaches, conduit le tracteur... Des gestes quotidiens qui ne laissent à aucun moment présager ce qu'il manigance depuis plusieurs semaines.

En ce mois d'août, l'agriculteur s'apprête à faire quelque chose d'inhabituelle... Partir en vacances. Une première depuis quatre ans.
Il a beau aimer son métier, ce dernier est harassant. Pascal a jugé qu'il était temps de souffler, de faire un break. Un vrai. Mais pas question de laisser ses vaches seules ou encore moins entre de mauvaises mains.

Pour s'occuper de son cheptel, il a décidé de confier sa ferme à un autre agriculteur avec lequel il a déjà travaillé. "On ne peut pas laisser des animaux à quelqu'un en qui on n'a pas confiance", insiste l'éleveur. Qui reconnaît néanmoins qu'"il faut aussi accepter que la façon de faire de l'autre soit différente".
 

"On leur demande pratiquement de savoir tout faire"

Faire confiance pour pouvoir s'aérer, se changer les idées donc. Dans ce département du Centre-Val de Loire, ils sont 500 comme Pascal Bonet, à s'être affiliés au service de remplacement. Un système de substitution qui permet parallèlement aux jeunes agriculteurs de rouler leur bosse et devenir polyvalent.

"Entre la traite, la conduite des engins agricoles, la récoltes des fourrages, on leur demande pratiquement de savoir tout faire. C'est très formateur", explique Jean-Jacques Gonnet, président de service de remplacement du Cher

Pour beaucoup de ces jeunes travailleurs, ils doivent effectuer de nombreux remplacements. Une situation qui ne correspond pas exactement à leurs attentes. L'idéal serait pour eux de s'établir. Cependant, cette situation contient tout de même son lot d'avantages. "Avec le temps, on crée des liens d'amitié. Et si jamais un jour il y a un problème, on sait qu'il y aura nos voisins pour nous aider", relativise Flavien Corneille, qui réalise l'équivalent d'un mi-temps chaque année.

De son côté, Pascal Bonet a dû mettre la main à la poche pour bénéficier de ce service. L'éleveur de Méreau paye entre 130 et 150 euros à l'association. 
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