Mi juin, l'antenne publiait sur sa page Facebook une offre d'emploi provenant de chez Uber Eats. Deux mois plus tard, la publication est au coeur d'une polémique sur les conditions de travail des livreurs.
"Vous recherchez un complément de revenus ou une activité à plein temps, avec la liberté d'exercer quand et où vous le voulez ?" Enthousiaste, l'offre passe pourtant plutôt mal. Le 13 juin, le Pôle Emploi de Vierzon partage sur sa page Facebook une offre d'emploi pour un poste de livreur à vélo chez Uber Eats. Deux mois plus tard, les livreurs d'une plateforme concurrente, Deliveroo, appellent à la grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Voilà Vierzon au coeur de la polémique.Des offres bel et bien légales
Ces offres sont issues d'un partenariat entre Pôle Emploi et Uber Eats, mais aussi Deliveroo. Principal motif d'insurrection : les offres concernent un emploi non salarié, car ces plateformes de livraison exigent en général un statut d'auto-entrepreneur. Sous ce statut, les garanties sociales sont bien moindres, comme le relève France 2.Pourtant, rien n'empêche Pôle Emploi de relayer des offres de ce type. "L’offre doit préciser clairement si l’emploi porte sur un travail salarié ou non salarié. La personne à l’origine de la diffusion de l’offre d’emploi s’engage notamment à ne jamais proposer une offre d’emploi pour un emploi salarié alors que la procédure de recrutement vise en réalité à proposer un emploi non salarié", précisent les conditions générales d'utilisation du site.
Les livreurs "dans la merde" ?
Si l'offre ne pose pas de problème légal pour l'établissement public, nombreux sont les internautes à s'indigner d'un point de vue moral. "Le rôle de Pôle Emploi, c'est de trouver des emplois aux gens, pas de les mettre dans la merde", pouvait-on lire dans les commentaires. Ce n'est en effet pas la première fois que les conditions de travail des livreurs à vélo sont dénoncées : smartphones et vélo à la charge du livreur, cadences scrutées par l'employeur, mise en concurrence des travailleurs... Début août, suite à une nouvelle modification tarifaire, les livreurs Deliveroo ont laissé éclater leur colère, appelant au boycott de la plateforme.
Après la ligue 1 de foot, Uber Eats se paye Pôle Emploi
— Jérôme PIMOT (@Eldjai) August 6, 2019
Tellement gerbant !!! pic.twitter.com/CBtxky3yII
Depuis, l'annonce sur la page facebook du Pôle Emploi de Vierzon a été supprimée. "Ce post permettait, en juin dernier, d’informer les demandeurs d’emploi d’offres qui ne sont plus d’actualité, justifie la responsable de la communication. Dans le contexte actuel de médiatisation, on a jugé plus judicieux de le supprimer, pour ne pas ajouter à la polémique. Nous continuerons à proposer ce type d’offres."
► Voici le reportage de nos confrères de France 2 :