Les cartes scolaires de la rentrée 2021 devraient être définitives à la fin du mois de mars. Face aux difficultés des élèves et des enseignants du 1er degré, accumulées pendant la crise sanitaire, les syndicats de la région dénoncent la potentielle perte de postes et de fermeture des classes.
Pour les professeurs, les mois de février et mars sont toujours une période tendue. D’ici les prochaines semaines, la nouvelle carte scolaire devrait s’affiner pour l’ensemble des départements de l’Académie Orléans-Tours.
Avec un nombre d’élèves qui continuent de baisser en Centre-Val-de-Loire, chaque année des classes ferment à un endroit pour, parfois, en ouvrir d’autres ailleurs."C’est un jeu d’équilibre. J’essaie de faire preuve d’équité et de pouvoir ouvrir là où c’est nécessaire et fermer là où c’est possible" commentait Jean-Paul Obellianne, directeur académique de l’Indre, ce lundi 8 février sur France Bleu.
Mais ce sont bien ces fermetures automatiques qui agacent les syndicats. "Les élèves de la campagne réussissent mieux qu’en ville. C’est bien parce qu’ils sont moins nombreux, assure Pierre Laumonier, délégué SNUIPP-FSU dans l'Indre, pourquoi changer cela" ? Et dans le contexte actuel, il ne comprend pas.
Des classes supprimées malgré la crise sanitaire
Avec la crise sanitaire de la Covid-19 et le retard qu’ont pu accumuler les élèves, le ministère devait-il poursuivre ces mesures de fermeture des classes ? "On n’était pas naïf, répond Pierre Laumonier. Mais voyant le Président prendre conscience de plein de choses pendant le premier confinement, on avait peut-être un espoir."
Or, le 5 février, à l’issue du CTSD de l'Indre (Comité technique spécial départemental), la sentence tombe : 17 fermetures de postes, dont 9 classes et 15 ouvertures de postes avec 6 classes.
"Dans le contexte actuel, 17 fermetures, c’est beaucoup trop", commente le délégué.
"On a récupéré des élèves en difficulté dans toutes les zones. Il faut les aider à remonter la pente. Ce n’est pas en augmentant les effectifs dans les classes qu’on les aidera".
Même son de cloche chez les syndicats du Cher où dans un communiqué de presse, la SNUipp-FSU estime que "Les difficultés dans les écoles [...] exacerbées par la situation sanitaire, nécessitent un réel engagement politique." Dans le département, c’est neuf postes qui sont sur la sellette. Après un premier boycotte du CTSD le 3 février par les syndicats, les détails de la nouvelle carte scolaire du Cher ne seront communiqués que le 11 janvier.
Estelle Lauverjat-Crépin, co-secrétaire SNUIPP-FSU 18 dénonce un manque de cohérence. "Le ministère a des priorités : il veut dédoubler les classes en REP, baisser les effectifs en classe de grande section et de CP et en même temps, il faut qu’on rende 9 postes".
"Quels que soient les dires de notre ministre, ce temps-là ne se rattrape pas"
Dans l’Eure-et-Loire, l’académie prévoit 30 fermetures et 14 ouvertures de classes hors Education prioritaire. Concernant les REP (Education prioritaire), 13 fermetures et 13,5 ouvertures de classes auront lieu. Une dizaine de postes de remplacement sont également prévus.
Pour Céline Prier, co-secrétaire du SUipp de l’Eure-et-Loire, la Covid a été révélatrice, "voire l'amplificateur" de toutes les difficultés qui étaient déjà présentes à l’école auparavant, notamment sur la question des remplacements. Dans le département, 20% des absences ne seraient pas remplacées en temps normal.
"Avec les personnes fragiles et les arrêts réguliers liés à la Covid, on touche le fond".
En plus de gérer les mesures de protections sanitaires et le recensement des élèves, le personnel enseignant doit s'adapter aux éventuelles lacunes des élèves à la rentrée. "On a essayé de maintenir le lien scolaire, mais on sait qu'on n'a pas fait école. Quels que soient les dires de notre ministre, ce temps-là ne se rattrape pas."
Les collégiens et lycéens encore plus touchés
Les enseignants de 1er degré ne sont pas les seuls à regretter le manque de cohérence et de moyen du gouvernement. Les collégiens et les lycéens, qui ont eu moins de cours encore, et principalement en distanciel, ne verront pas leurs conditions s’améliorer. Selon les syndicats, “elles seront même dégradées” enchère Pierre Laumonier.
"Au collège, on trouve plutôt des classes à 30 donc ce n’est pas possible pour bien apprendre et rattraper le retard. Et le lycée, n’en parlons pas !”.
Tous les conseils départementaux du Centre-Val de Loire n'ont pas encore eu lieu. Dans l’Indre-et-Loire, le Loire-et-Cher, les détails de la nouvelle carte scolaire devraient être annoncés d’ici les prochains jours. Le CTSD pour le Loiret, qui avait perdu une cinquantaine de classes en 2020, n’aura lieu que le 16 mars. Selon le service communication de l'académie Orléans-Tours, rien n'indique que la Covid-19 ait eu une influence sur les futures décisions qui seront officielles après la tenue de tous les Conseils départementaux de l'Education Nationale de la région.