Dans les deux métropoles les plus peuplées de la région, l'inquiétude monte. Orléans et Tours se rapprochent du seuil d'instauration du couvre-feu.
Le nombre de malades du Covid-19 actuellement en réanimation en France a dépassé les 2 000 personnes, un seuil qui n'avait pas été atteint depuis mai, selon les chiffres officiels, qui font aussi état de 146 morts en 24 heures, portant à 33 623 le nombre de décès depuis le début de l'épidémie.
Alors que l'Assemblée nationale va siéger exceptionnellement le weekend du 24 octobre pour examiner le projet de loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire dans le pays, deux métropoles du Centre-Val de Loire sont sur la sellette. "Tous les indicateurs sont au rouge, alertait le préfet du Loiret, Pierre Pouëssel, reçu par France Bleu le 19 octobre. [L'étape suivante], c'est le couvre-feu, qui est une décision à la main du gouvernement."
En Centre-Val de Loire, le taux d'incidence a été multiplié par 5 depuis le 1er septembre, et les hospitalisations ont elles augmenté de 800%. L'ARS constate "des disparités au sein des six départements de la région, mais une dégradation de la situation très sensible et accélérée ces derniers jours sur l’ensemble du territoire."
Bulletin d'information #COVID19 n°119
— ARS Centre-Val de Loire (@ARS_CVDL) October 20, 2020
37 226 tests / 3 667 personnes positives
⚠️Au regard de l'évolution de l'épidémie sur la région @RCValdeLoire, le bulletin sera publié chaque jour du lundi au vendredi.
❗️+ que jamais, respectons les gestes barrières et portons le masque❗️ pic.twitter.com/FAgTajo6gj
Orléans et Tours dans l'oeil du cyclone
Ce mardi 20 octobre, le taux d'incidence dans le Loiret était à 171,60 cas pour 100 000 habitants, envolé loin du premier seuil d'alerte établi à 50 cas, contre 141,2 le vendredi 16. Et dans la métropole orléanaise, c'est encore plus critique, puisque ce taux a atteint les 232,3.
Dans le Loiret, 29 personnes étaient en "réanimation soins critiques" le 20 octobre, selon les chiffres transmis par l'ARS. En conséquence, l'hôpital d'Orléans a ouvert de nouveaux lits, et remobilisé le personnel de nuit. "Actuellement, la situation est maîtrisée, puisqu'on a pour le moment plus de lits disponibles en réanimation que de patients atteints par le Covid. Mais on sait bien que les patients mettent une dizaine de jours pour s'aggraver après la positivité du test PCR, donc on a très peur que de plus en plus de patients graves arrivent en réanimation dans les prochaines semaines" anticipe le Dr Grégoire Muller, chef de service par intérim en réanimation.
Et ce n'est guère plus brillant à Tours. Selon les informations transmises à France 3 par la préfecture, le taux d"incidence dans la métropole a atteint 237,1 ce 19 octobre. Chez les plus de 65 ans, ce chiffre atteint 130,2 : moins impressionnant, mais tout aussi loin du seuil d'alerte, et plus inquiétant au vu de la fragilité des personnes âgées face au Covid-19.
Le taux d'incidence en Indre-et-Loire étaient de 136,80 le 16 octobre. 46 personnes sont actuellement hospitalisées suite à une infection par le coronavirus dans le département, dont 11 en réanimation.
Le couvre-feu se rapproche
Pour voir venir le couvre-feu, il faut regarder vers ceux qui y ont déjà goûté. Lors de l'instauration du couvre-feu dans 8 métropoles, le gouvernement a justifié sa décision par une série d'indicateurs, dont un taux d’incidence à plus de 250 cas positifs sur 7 jours pour 100 000 habitants. Avec des taux à 232 et 237 cas, Orléans et Tours se rapprochent donc dangereusement de la restriction nocturne.
A Rouen, métropole comparable en taille, le taux d'incidence avait atteint 274 cas le 14 octobre, jour de l'instauration du couvre-feu. Une aggravation extrêmement rapide : +75% en une semaine. La métropole de Saint-Etienne, en comparaison, était bien plus atteinte au moment de l'annonce : 491/100 000 pour le taux d'incidence.N’empêche qu’un virus qui ne te vise qu’en dehors de tes heures de taf, que dans les lieux où tu t’amuses, que dans les endroits où tu peux échanger avec les autres, bah ça ressemble quand même beaucoup à un virus évadé d’un labo du Medef...
— ? Tacou Vrefeu ? (@PitchouTacou) September 23, 2020
Compte-tenu de la situation, l'ARS a annoncé ce 20 octobre qu'elle rendrait à nouveau public un bilan quotidien, au lieu du bilan bi-hebdomadaire adopté il y a plusieurs mois.
Une petite histoire du couvre-feu, du Moyen-Âge au coronavirus https://t.co/w93u0cZJi4
— Vanity Fair France (@VanityFairFR) October 15, 2020